En 2021, la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées a lancé un vaste programme social et solidaire. Grâce notamment aux bailleurs sociaux, elle espère « rendre le sport accessible au plus grand nombre ». Ce programme est financé à 80% par l’ANS et à 20% par la fédération et la première partie du déploiement du programme correspond à la période 2021/2024. A l’heure actuelle, ce sont déjà 200 dojos solidaires qui ont vu le jour ou qui sont en cours de réalisation.
Pour mieux comprendre comment se déroule le projet et quel est l’impact attendu, nous avons eu la chance d’échanger avec Sylvain Havez, Directeur du programme des 1000 dojos au sein du Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques.
1 000 dojos mais pas n’importe où
Durant la période du Covid ce sont près de 1 000 clubs de judo qui ont disparu. L’idée mise en avant par le président de la fédération, Stéphane Nomis, à l’époque pour promouvoir le projet était la création de lieux permettant de créer de nouveaux clubs, notamment dans les zones où les infrastructures manquent cruellement.
Les dojos seront implantés dans les territoires carencés (QPV, ZRR…) avec pour objectif la création d’un tiers lieu sociaux éducatifs. La première problématique qui s’est alors posée est l’identification des lieux. La priorité a donc été de cibler des établissements et des lieux désaffectés, de manière à les réhabiliter tout en limitant les frais liés à la création des dojos.
Les avantages de la réhabilitation de ces lieux
Dans un souci de faciliter l’ensemble des déplacements des familles, 40% du programme est mis en place dans les écoles. Cela permet d’enchainer directement les heures de cours par de la pratique sportive. Cela crée aussi un lien entre école et pratique sportive, objectif avoué du Comité d’organisation de Paris 2024 et de l’Agence Nationale du Sport.
Cette porosité facilite aussi le travail contre les stéréotypes de genre mis en place directement au sein des écoles. La mixité étant plus facile à mettre en place au sein des établissements scolaires que dans les clubs de sport.
Dernier axe et non des moindres : l’optimisation des espaces. Les dojos sont installés dans des lieux déjà aménagé pour recevoir du public permettant de ne réaliser que des travaux minimes comme l’électricité, l’isolation, le chauffage, etc… Autant d’équipements qui permettent de limiter les coûts de transformation. Cela permet d’avoir un coût moyen d’aménagement de 50 000 euros.
L’impact socio-sportif
Dans la continuité de l’implantation, il y aussi une volonté de travailler autour de la méthode éducative. Le dojo permet la pratique sportive du judo mais il a aussi vocation de transformer les politiques d’inclusions des clubs de sport. Les clubs vont mettre l’accent sur différents types de publics en fonction des besoins des populations locales : sport sénior, sport santé, intergénérationnel. L’offre est adaptée aux contextes des territoires, s’éloignant de l’aspect uniquement sportif.
Un premier rapport concernant le nombre de dojos implantés, les lieux d’implantations, les répercussions, les montants financés et bien d’autres informations sera publié en décembre. L’occasion pour nous de de vous présenter ces résultats dans la newsletter du mois de janvier 2024 !