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Un partenariat efficace entre acteurs de l'insertion

Bonjour Kevin peux-tu me faire une présentation de ton club et de ton travail pour le PIC ? 

L’Omnisport de Cenon a été créé le 14 Mai 1962, depuis la rentrée sous la saison 2022/2023, il y a actuellement 2 534 Licencié(e)s et 32 salariés(e)s.
Pour ma part, je suis missionné 32h sur le projet PIC et 3h sur l’activé judo. Pour le projet PIC, on va dire que je suis sur tous les fronts : détection des jeunes, recherche de partenariats, recherche de subventions, préparation pédagogique, sportive, le maintien entre les différents partenaires qui m’envoient des jeunes, bilan sur les jeunes...

 

Peux-tu m’expliquer comment es-tu entré en contact avec les médiateurs de ville ?

Je suis rentré en contact avec les médiateurs de la ville, car on était sur une même action, salle de sport ouverte gratuitement, pour des jeunes qui ne sont pas licenciés ou affiliés à un club et aussi les jeunes qu’on appelle les invisibles. Les médiateurs étaient là pour gérer le dialogue entre les prestataires et les jeunes pour que tout se passe bien. Donc, à la suite de ça, je me suis renseigné auprès d’eux pour voir leur réelle mission à l’extérieur et ils sont là pour s’occuper de ce qui se passe dans la ville et ils sont au courant de quasiment tout.

 

Comment ont-ils réagi à ta demande ? Ne t’ont-ils pas pris pour un concurrent ? 

Ils ont hyper bien réagi à ma demande et ont vu que j’étais sérieux dans mon travail, donc le courant est bien passé et ils ont vu que j'étais là pour les jeunes et par contre eux. Il n’y a aucune concurrence entre nous, car ils sont là pour écouter les habitants de la commune et les aider dans leurs choix ou dans leurs démarches.

 

Depuis combien de temps travailles-tu avec eux et combien de jeunes t’ont-ils prescrit ? 

Je travaille avec eux depuis début janvier 2023 et ils m’ont envoyé 4 jeunes.

 

Comment cela se passe de manière opérationnelle ? Réunion régulière ? Ils t’appellent quand ils ont des jeunes ? Y a-t-il un suivi de leur part ? 

Ça se passe avec des appels téléphoniques où je leur fais un bilan chaque fin de semaine pour leur dire comment s’est passée la semaine avec le jeune et pour la détection, ils m’appellent dès qu’ils ont du monde.

 

Es-tu en contact avec les médiateurs de rue des villes aux alentours ? 

Non, je n’ai pas encore eu le temps de la faire, mais c’est le prochain objectif.

 

As-tu d’autres partenariats de ce genre avec d’autres structures ? 

Oui, j’ai d’autres partenaires, comme la mission locale, le pôle emploi...
De plus, merci au Stade Bordelais pour m’avoir aidé et conseillé sur certaines parties pour la recherche de partenariat et la détection. 


L'omnisport au profit de l'insertion sociale

Bonjour Monsieur Rio, pouvez-vous vous présenter ? 

Je m'appelle Christophe Rio. Je suis président de l'Union Sportive de Grigny depuis à peu près sept ans. Je suis aussi président de la section judo et je le pratique depuis l'âge de onze ans. 

 

Pourquoi votre club s'est engagé dans ce projet d'inclusion dans l'inclusion par le sport ? 

En fait, c'est un petit peu la continuité de ce que l'on fait depuis maintenant plusieurs années. C'est à dire qu'on est très axé sur les jeunes, sur leur évolution, sur l'éducation et sur la formation. Depuis très longtemps, on fait l'aide aux devoirs, on forme des jeunes au BPJEPS, on aide les jeunes aussi. On les prend en alternance sur divers métiers et donc aussi dans le secteur de l'inclusion. En fait, c'était la suite logique pour l'US Grigny d'investir là-dedans puisqu'on a sur Grigny, une population jeune qui est très peu diplômés. Certains ont besoin d'être aidés et de les raccrocher au système éducatif, au système professionnel. Donc c'est en fait un truc en toute logique. 

 

Le contact avec ces jeunes issus du PIC vous apporte-t-il une vision différente ? 

Oui, c'est une vision différente en fait, surtout pour les coachs. C'est de la montée en compétences des gens. Un coach aujourd'hui, un animateur sportif, son rôle c'est de faire une progression tout au long de l'année dans son sport. L'idée, c'est en effet d'avoir une progression pour le jeune et l'amener à monter sur divers niveaux. Le PIC aujourd'hui, c'est déjà quelque chose de plus restreint dans le temps parce que c'est sur six mois et il faut aller droit au cœur du sujet, c'est-à-dire aller sur les valeurs du sport. Et ça, ce n'est pas la même progression puisque c'est une progression qu'on doit faire en six mois, qui ne dépend pas d'une progression technique mais vraiment d'une progression interne. Surtout un travail qui est fait sur soi. Et donc, le travail qui est demandé aujourd'hui aux éducateurs sportifs de l'omnisport, c'est justement de changer cette façon de faire en allant directement sur les valeurs du sport. Et moi, ce que je leur demande principalement, c'est d'identifier quelles sont les principales valeurs du sport. On construit des plannings pour le projet PIC de cette manière, selon les valeurs et on fait au minimum six séances par sport. 

 

Vous avez combien de jeunes à l'heure actuelle ?  

On a fini la première session avec huit jeunes et on a réussi à en récupérer huit nouveaux. On est plutôt sur ce nombre de personnes entre huit et dix. On essaye pour l'instant d'être sur ces chiffres. 

 

Qu'apporte un club omnisport comme l'US Grigny dans la mise en place du projet ?  

Le club omnisport a cet avantage justement d'avoir plusieurs sports, ce qui signifie plusieurs valeurs. Souvent on parle des valeurs du sport en général, mais chaque sport à des valeurs principales. Et l'avantage de l'omnisport c'est qu'on peut aller puiser dans chacun de ces sports la valeur qu'on va essayer de mettre en lumière auprès des jeunes. Et derrière, en effet, on construit les séances sportives sur les valeurs qu'on a identifiées. Le plus important, c'est qu'on essaie que ces valeurs, qu'on choisies soit en rapport avec un comportement d'entreprise.  

 

Quel est votre modèle économique ? Quelles sont vos différentes aides financières ? 

On est bien sûr dans le PIC qui nous aide beaucoup concernant le financement de ce projet. Mais on a également la mairie qui nous soutient énormément. La ville de Grigny a énormément de difficultés sociales, et elle met un point d'honneur à essayer d'améliorer la vie de tous les habitants. Et nous on en profite à travers le sport, pour également aider. On a aussi des bailleurs sociaux qui nous aident beaucoup à ce niveau-là. Il y a aussi des entreprises dont les patrons sont assez sensibilisés à l'inclusion qui nous aide sur ce thème. Donc ils n'aident pas sur une section mais ils nous aident sur le thème de l'insertion et ça c'est important. On crée des liens et souvent ces entreprises d'ailleurs nous demandent s'il est possible de les recevoir en stage ou peut-être de les embaucher. Bon, c'est encore un petit peu jeune. Ca fait que huit mois maintenant mais on va essayer aussi de créer un lien entre les jeunes et les entreprises et peut-être les écoles pour ceux qui souhaitent retourner à l'école. Ils sont partis prenante dans la sortie positive du jeune.  

 

Comment avez-vous fait pour toucher ces entreprises ?  

Alors, c'est un long travail. On travaille à l'US Grigny depuis très longtemps sur les partenaires privés. Mais ce qui a vraiment changer la donne, c'est qu'aujourd'hui, comme je le disais tout à l'heure, c'est qu'on est plus sur le financement d’un maillot ou d’une équipe. Non, maintenant c’est le financement d’un projet, on est vraiment sur l'omnisport. Ce que je leur propose, c'est de financer un projet. Un véritable projet qui va amener du plus aux personnes. Et eux vont peut-être se retrouver en voyant ces personnes évoluer et en voulant les embaucher. 

 

En termes de partenaires, est-ce que le consortium d’Inclure par le Sport vous aide ? Comment ce consortium vous aide dans la réalisation de ce projet ?  

L'ANPSS et la Fédération Française des Clubs Omnisports (FFCO) sont nos principaux partenaires. C'est eux qui mènent le projet au niveau national. Nous, on est là pour le mettre en œuvre en pratique au niveau local. Le soutien de l'ANPSS et de la FFCO, de tous les services publics aussi, sont importants puisque derrière, l'association en elle-même trouve aussi beaucoup de reconnaissance. Et ça aussi, ça marche auprès des entreprises. Du coup l'association ne se retrouve plus toute seule au niveau local, mais se retrouve avec d'autres associations et puis d'autres ministères publics au niveau national. Donc c'est un vrai plus aussi pour les investisseurs.  

 

Quelles sont les difficultés rencontrées pour la mise en place du projet ?  

C'est quelque chose de nouveau pour nous. Du coup, la difficulté a été de trouver le bon profil de coach. Il a fallu sélectionner un coach d'insertion qui connaît le terrain et qu'il puisse prendre en charge ce côté sportif, mais également le côté social. Le côté appui puisque le coach est un appui pour ces jeunes et aussi qu’il connaisse le territoire. Parce que le coach a aussi cette particularité d'écouter les jeunes puisqu'ils ont des entretiens réguliers, mais également de leur trouver des solutions.  

 

Et ces solutions passent par quoi ?  

Ça passe par la connaissance du terrain, par la connaissance des associations, des organismes qui vont pouvoir aider les jeunes à résoudre leurs problèmes. Et là, j'ai un exemple qui vient en tête tout de suite. On a eu un jeune lors de la première session qui n'avait pas de carte sociale et pas de carte sociale en France, c'est très difficile. Donc le coach doit avoir cette connaissance terrain pour pouvoir aller chercher la bonne personne pour pouvoir débloquer des situations difficiles.  


La vision de la FFCO sur la performance sociale

  Lucile Lacoste revient sur l'importance de la performance sociale du sport dans la politique fédérale de la FFCO. 

Peux-tu te présenter ? 

Je suis chargée de développement à la Fédération Française des Clubs Omnisports et responsable des projets socio sportifs de la fédération.   

J'ai fait un DUT carrière sociale option animation socioculturelle puis une licence coordination projet socioculturel pour finir par me spécialiser dans le sport avec un Master STAPS  gouvernance du sport et développement territorial.  J'ai occupé plusieurs poste à la Fédération Française des Clubs Omnisport d'abord au Comité Départemental Essonne puis au Comité Régional Île-de-France et maintenant à la Fédération. 

 

Quelle est ta définition de la Performance Sociale par le Sport (PSS) ? 

La performance sociale du sport c'est se servir du sport comme outil pour inclure des personnes qui ont différentes difficultés sociales, des difficultés à s'insérer dans l’emploi et ça peut être aussi sur d’autres sujets, des personnes qui sont en grande précarité, parfois des femmes qui ont aussi des difficultés à trouver leur place dans la société, des personnes en situation de handicap….   

Cette notion de performance vient rajouter l'idée pour moi qu’il faut que les projets puissent rendre des compte et qu’il y ait une atteinte des objectifs dans les projets.  

  

Explique ton rôle au sein du programme Inclure par le Sport ? Le rôle de la Fédération ?  

Je suis la référente fédérale pour la Fédération Française des Clubs Omnisports qui a un profil un peu particulier. Contrairement aux autres fédérations, nous ne sommes pas une fédération délégataire. On n'organise pas une discipline sportive en particulier. Pour nous c'était déjà un acquis  que de mettre en place des projets socio-sportifs. C'est quelque chose que nous faisions déjà. Ce sont des projets transversaux qui vont au-delà de la pratique sportive et donc c'était intéressant aussi pour nous d'intégrer un dispositif comme celui-ci et de travailler aussi avec des fédérations qui ont d'autres profils que le nôtre.  

  

En dehors du programme Inclure par le Sport, quelles sont vos autres actions autour de la PSS ? 

En dehors du programme Inclure par le Sport, on a d'autres actions autour de la performance sociale du sport, par exemple le dispositif de sport santé. Nous avons également un dispositif concernant la place des femmes aux postes de dirigeantes ou encore un autre dispositif de lutte contre les violences infantiles… 

Et aujourd'hui, on a aussi vocation à développer des projets autour de la remobilisation par le sport et de l'insertion professionnelle par le sport en dehors d'Inclure par le Sport.  

  

Que peux-tu nous dire sur le programme Inclure par le sport ? 

Le programme Inclure Par le Sport est particulièrement intéressant pour nous. C’est une opportunité pour des clubs qui ne savent pas forcément comment démarrer sur ce genre de projet et qui n'ont pas forcément les moyens financiers et/ou humains. C’est intéressant aussi parce que c'est la première fois qu'on a des fédérations avec des profils aussi différents qui travaillent main dans la main sur un dispositif comme celui-ci qui sort un peu de leur champ professionnel traditionnel. C'est une expérience intéressante à mener et on espère qu'elle va pouvoir aboutir à une pérennisation. 

 


Le facteur de l'insertion par le sport

Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Je m'appelle Laurent, j'ai déjà quarante-quatre ans, je suis à l’Alfa Saint-Jacques depuis presque trente ans en tant que joueur. Je suis entraîneur des jeunes depuis presque autant de temps Et puis je suis très attaché à mon club et au quartier. 

 

Quel est ton parcours avant de devenir coach ?  

J'ai un parcours un peu particulier. J'étais déjà très implanté localement parce que j'étais facteur du quartier et du gymnase. Ça m'a donné une certaine implantation locale. J'ai entraîné les enfants, et j’étais aussi un facteur le matin. Ça me permet d'avoir un rapport particulier avec leurs parents, avec les grands frères, avec peut-être même les grands-parents. Et comme en plus j'ai été scolarisé dans le quartier, je croise des gens avec qui j'étais à l'école. 

 

Pourquoi ton club s'est engagé dans ce processus d'inclusion ?  

Alors nous, déjà traditionnellement on le faisait. En tant que postier à l'époque, je passais tous les jours. C'est à dire que sitôt qu'on sait que quelqu'un cherchait du travail et dès qu'il manquait quelqu'un, on savait qu'on avait un carnet d'adresses de gens qui voulaient bosser, qui cherche du boulot. Donc ce lien-là, on l'a toujours fait naturellement. En tout cas, moi, je l'ai toujours fait naturellement. Et puis forcément, c'est reproduit par les gens qui ont été embauchés par ce moyen. Mais il y a d'autres moyens de faire de l’inclusion, comme à la mairie par exemple. Et puis, il y a les jeunes qui veulent faire un peu d'animation et tout ce qui est stage de troisième par exemple. On est très sollicités par rapport à ça.  

 

Depuis quand et qu'est ce qui t'as motivé à devenir coach d'insertion par le sport?  

 Au début, c'est surtout les autres qui m'ont sollicité, ça, tu ne peux pas y échapper. J'ai fini par me laisser convaincre. D'un point de vue personnel, j'arrive à la quarantaine passée, une nouvelle aventure, une nouvelle expérience et le partage, c'est tout à fait louable. Franchement, le projet est beau et noble. Et voilà, je veux amener ma pierre à l’édifice, quitte à transmettre le flambeau au suivant. 

 

Pourquoi es-tu devenu coach de basket et en quoi cela est utile dans ce programme d'insertion ?  

Dès que j'ai eu dix-sept dix-huit ans, j'ai commencé à coacher les tout petits, j’ai cette fibre de formateur. Ça ne m'intéresse pas tellement de coacher les seniors, de coacher à haut niveau, j'ai passé seulement le diplôme pour encadrer les petits. Mais voilà, je suis dans la formation et justement l'insertion par le sport, c'est aussi une formation. Les jeunes sont un peu plus grands, mais en tout cas j'ai l'impression de ne pas avoir de mal à mettre le pied à l'étrier pour me lancer dans un boulot ou dans une nouvelle aventure, d’accompagner les jeunes dans leurs projets quel qu’il soit. Peut-être qu'un jour, un jeune va me dire : “moi mon rêve, c'est de faire le tour du monde “ et de l'aider à planifier ça. 

 

Est-ce que le basket a des spécificités particulières qui te permet de développer toutes ses volontés chez les jeunes ?  

 Moi, j'étais meneur de jeu. C'est vrai que du fait que ma taille n'est pas très grande pour un basketteur. Je n’ai pas réellement le choix, mais je l'avais en moi comme l'esprit formateur. Je l'avais en moi, donc j'ai transmis. J'ai toujours été dans la transmission en fait, c'est-à-dire mettre en place un système organisé. Mais un meneur de jeu, c'est aussi quelqu'un qui est censé être fédérateur, qui est censé être leader. C'est exactement l'impression que j’ai en passant par le sport. J'ai la chance d'avoir des jeunes qui sont demandeurs. La plupart du temps, c'est le cas. Des fois ce n'est pas le cas et il faut trouver les ficelles pour pouvoir les soutenir au mieux. Je ne sais pas, je trouve que le parallèle est assez beau par rapport à ça.  

 

Tu nous en as déjà un peu parlé des avantages, mais peut-être qu'il y en a d'autres. Quels sont les avantages que ton parcours t'a apporté pour être coach et qu'elles sont aussi les inconvénients ?  

 Alors les avantages, c'est le réseau, clairement le fait d'être implanté. Je veux dire ça a été un grand enjeu en tant qu’entraineur avec les enfants pour qu’ils se tiennent bien. Je pouvais leur dire : “Ce n'est pas grave parce que demain je suis facteur. Je sais que tu es au treizième étage, je monte au treizième, voir ton papa, ta maman et leur dire. Et c'est marrant parce que quand je croisais les parents, ils disaient ”Ça a bien marché, il ne voulait pas faire ses devoirs. Hier, je lui ai dit qu'on allait venir te voir.” Donc voilà, j'ai ça. C'est génial cette proximité qu'on a avec les parents. Voilà, donc dans le PIC, il y a un jeune qui a disparu quelques jours. Moi je connais son papa, j'ai appelé son papa, ça n'a pas de fait mal, ça ne va pas plus loin. Mais il a compris que c'était pour son bien et qu'on était tous ensemble, que ce soit le papa ou le jeune, que c'était pour lui, en fait qu'on faisait tout ça et qu'on était là.  

Les inconvénients, c’est que j'y pense en permanence : "Qu'est-ce que je pourrais faire ? Qu'est-ce que je pourrais lui dire ? Comment je pourrais motiver, où pourrais-je la mener ?" C'est ce qui fait avancer. C'est un côté très présent. Surtout moi qui travaillais à la Poste, qui avait un métier. J'arrivais à telle heure, je partais à telle heure, c'était concret. Là, c'est en permanence.  

  

Qu'est-ce que t’a apporté la formation de coach de l'inclusion par le sport ?  

Alors déjà, j'ai adoré. Pour l'anecdote, on a passé cinq jours tous ensemble, avec des histoires, des profils tellement différents entre les judokas et les basketteurs. Ça permet d'échanger des anecdotes de vie. Comment, à cinquante ans, tu te retrouves à faire coach d'insertion par le sport ? Comment un ivoirien s'est retrouvé à faire du judo dans l'Oise ? Ouais, des parcours de vie et justement des anecdotes personnelles. L'échange !  

 

Quels sont tes partenaires et comment ils t'aident dans la mise en place de ton projet ?  

 Alors c'est vrai que moi j'ai cette chance-là de jamais avoir cherché de travail. Donc je suis obligé de m'appuyer sur les professionnels de l'insertion et ont fait le tour des réseaux. Donc j'essaie d'être très proche avec les éducateurs de quartier, de la DSEA, de la mission locale. Il y a des permanences justement à la maison de quartier. Donc on a un contact permanent et on s'échange des infos. On essaye de travailler ensemble, ils sont vraiment de bons conseils. Je pense qu'on a réussi à vraiment créer un réseau sympa en pas si longtemps que ça quelque part. Ça fait trois mois qu'on a commencé et déjà je trouve que le réseau marche bien.  

 

Comment l’ANPSS t’aide dans la réalisation de ton projet ?  

 Justement, cette rencontre, c'est parfait pour moi ! Parce que pour l'instant, je suis juste dans le travail de savoir être et de prise de confiance. Maintenant, il faut qu'on passe le pas et qu'on leur trouve des vrais projets. Et là, en effet, je vais me retrouver face à mes limites et face à mes doutes. Donc j'espère bien que ceux qui ont plus d'expérience que moi, donc à l'ANPSS notamment, vont réussir à me donner des bonnes pistes. Les bonnes orientations pour le bien des jeunes.  

 

Qu'est-ce que t'apporte ce contact avec les jeunes ?  

C'est valorisant, je fais encore le parallèle avec le basket avec les jeunes que j'entraîne. Comme ça fait plus d'une dizaine d'années que j'entraîne la même catégorie. Ceux que j'ai commencé à entraîner, qui avaient moins de onze ans, maintenant ils arrivent en senior. Je trouve ça très valorisant. Quand ils se rappellent avec un peu d'insouciance ou un peu de nostalgie leurs années de poussins comme on disait dans ma génération. Et bien là, ceux que je vois évoluer, que ce soit dans les activités basket, pour ceux qui ne sont pas basketteurs ou à la muscu pour ceux qui n'étaient pas sportif. La marche qu'on a franchi en quelques semaines me paraît déjà très intéressante.  


La mission locale de Paris s'engage auprès du consortium Inclure par le Sport

Dans le cadre du projet Inclure par le sport, l’ANPSS et les 7 fédérations (Athlétisme, Judo, clubs om) nouent des liens avec les différents acteurs de l’insertion et du sport sur l’ensemble des territoires d’intervention du projet. C’est comme cela que nous sommes entrés en contact avec Idir Habbal, Chargé de projet sport Mission locale de Paris. Il s’agit ici d’un poste innovant puisque c’est le seul qui existe. Nous nous sommes donc penchés sur le parcours d’Idir et ses missions au quotidien. 

 

Peux-tu présenter rapidement ton parcours professionnel ?  

En ce qui concerne les études, j’ai un master dans le management de projet que j’ai complété quelques années plus tard avec une formation dans l’enseignement et l’éducation.  

J’ai commencé à la mission locale de Bondy en tant que conseiller en insertion garantie jeune et référent justice en travaillant notamment en partenariat avec le SPIP et la PJJ. Je travaillais aussi sur la question du sport à Bondy.  Par la suite j’ai été chargé de développement emploi à la mission locale de Paris avant de devenir chargé de projet sport en novembre 2022. 

C’est ma double casquette de management de projet et enseignement qui m’a conduit vers la gestion de projet dans le secteur de l’insertion et la jeunesse.  

 

Quel est ton poste actuel et quelles sont tes missions au quotidien ? 

 Je m'occupe du pilotage et du suivi des actions autour du sport déployées sur le territoire parisien. Il existe une multitude de dispositifs orientés « sport-insertion » (en tous genres) à Paris et l’idée est d’avoir un référent sur cette thématique qui puisse ensuite assurer le lien avec les différentes antennes et les différents services de la mission locale.  

 On parle de sport à 360 degrés : emploi, insertion social, bien-être, citoyenneté, accessibilité, mixité, cohésion sociale, liens avec le PRIJ (Plan régional d'insertion pour la jeunesse), le CEJ (Contrat d’engagement jeune)... 

 On travaille également sur la sensibilisation aux métiers et formations du sport, sur les métiers en tension mobilisés par les grands évènements sportifs (Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et Coupe du monde de Rugby 2023) et sur les nouvelles modalités de recrutement (les sportskills : savoir-être du sport transférables au monde de l’entreprise). 

L’enjeu est de promouvoir le sport comme levier d’insertion sous toutes ses formes.  

 

Quels sont les partenaires avec lesquels la mission locale travaille sur le volet sport ? 

On travaille avec de nombreux partenaires. On a par exemple collaboré avec l’association Humanitaria sur la réponse d’un appel à projets du FIPD (Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance) fin décembre 2022. Nous avons également des liens avec l’association Action prévention sport (membre de l’ANPSS), la Ligue IDF de Rugby sur du job dating notamment avec le dispositif « Du stade vers l’emploi » ou encore avec la Fédération Française de Voile (membre de l’ANPSS). 

Nous sommes aussi en partenariat avec Pass’sport pour l’emploi et Shizen-Sport-truck sur le  projet « Ose le sprint », lauréat du PIC 100% inclusion. 

 

Pour toi, quelle est la plus-value du sport pour l’insertion (sociale et professionnelle) d’un jeune public ? 

 Pour le public, faire de l’insertion professionnelle par le sport c’est avant tout faire un travail sur l’estime de soi et la confiance en soi. Le sport aide les pratiquants à retrouver confiance en leur capacité à agir grâce au dépassement de soi et cette dynamique a des externalités positives sur la vie globale de la personne : les démarches (administratives, de formation, de recherche d’emploi), se réapproprier son corps, retrouver de la mobilité, se sociabiliser...  

 

Comment vois-tu le déploiement d’un programme comme Inclure par le sport et quelles sont, pour toi les synergies possibles entre la mission locale et les clubs de sport ? 

 La synergie des différents acteurs permet un accompagnement global du public, c’est que du plus. Il n’y a pas de concurrence entre les acteurs et les différentes dispositifs. La pluralité des actions entraîne un co-accompagnement et une diversité des propositions. Le conseiller de la Mission Locale travaille sur d’autres volets que le coach d’insertion par le sport, il ne peut pas aller faire des séances de sport avec le jeune par exemple mais a d’autres leviers que n’ont pas nécessairement les coachs. Ces acteurs sont donc complémentaires.  


Un professionnel au service de l’insertion

Peux-tu nous faire une présentation de ton club ?  

Le Touraine Basket Club, association sportive qui voit le jour en Juin 1998, succédant au Tours Basket Club. 

Héritier de l’ASPO Tours (deux fois champion de France de Nationale 1 en 1976 et 1980), elle reprend le flambeau de la formation et permet à de jeunes joueurs chaque année de partir dans un premier temps au Pôle Espoir à Orléans (anciennement situé à Tours), pour ensuite rejoindre les Centres de formations des différents clubs de Pro A et Pro B. C’est au fil du temps que le Touraine Basket Club a pu montrer son savoir-faire dans la formation des jeunes joueurs, de par les performances des équipes. 

Mais le Touraine Basket Club c’est aussi un lieu d’échange et de découverte sociale, car il permet à des jeunes issus des quartiers dits sensibles de découvrir la pratique du basketball et ainsi s’ouvrir à d’autres horizons. Depuis 2022, le club s’est lancé dans le programme Inclure par le Sport. Ce consortium d’acteurs, comprenant 7 fédérations sportives, dont la fédération Française de basket-ball et l’ANPSS, permet de construire des parcours vertueux d’inclusion professionnelle pour les jeunes entre 16 et 25 ans vivant en quartier politique de la ville. 

 

Peux-tu nous faire une présentation du partenariat et du partenaire ?  

Depuis le début du projet Inclure par le sport, nous avons développé avec un partenariat avec une société indépendante qui est constitué de 3 salariés, ils agissent dans le domaine du recrutement en se positionnant comme un cabinet spécialisé dans ce domaine auprès d’entreprises ayant des besoins en ressources humaines. 

Ils sont aussi spécialisés dans le conseil et viennent prodiguer des formations sur les process de recrutement, les choses à faire et à ne pas faire pour une entreprise lors de session de recrutement. Ils sont présents dans l’ensemble des secteurs professionnels, tout domaine confondu. 

 

Comment es-tu rentré en contact avec le partenaire et qui est ton contact direct ?  

Un des 3 salariés est basketteur et je le connais personnellement. C’est un ancien coach du club. 

 

Quel est le nombre de jeunes placés et vers quel type de métier ?  

Contrairement à ce que l’on pourrait penser nous n’utilisons pas ce partenariat pour placer les jeunes du programme en entreprise.
Nous avons choisi de l’utiliser de manière plus innovante en profitant de l’expertise en manière de recrutement des formateurs.
Nous faisons passer aux jeunes des entretiens d’entraînement filmés, de manière à identifier les bonnes pratiques et les axes de progression, le tout conseiller par un professionnel du recrutement. Tout ceci est réalisé de manière bénévole par notre partenaire. 

Nous n’avons pas eu besoin d’utiliser cet acteur pour placer des jeunes en entreprise, mais c’est une possibilité pour le futur en fonction de nos besoins réciproques. 

Quel est le type de profil de jeunes pris en charge dans le partenariat ?  

Tous les jeunes de la formation passent par ce process, cela leur permet de s’entraîner et de s’améliorer dans un exercice qui n’est pas forcement naturel et facile pour eux. L’avantage de se filmer c’est que le jeune peut lui-même identifier les points à améliorer et d’arriver en entretien réelle plus confiant. 

 

En quoi ça décharge une partie de ton travail ?  

Je pense que chacun à des domaines d’expertises et de compétences de prédilection. Je préfère me concentrer sur la partie insertion, et performance sportive en dehors du programme, et laisser faire des professionnels dans le domaine du recrutement. 

Nous souhaitons aussi solliciter la mission locale de la ville pour la rédaction des CV pour permettre aux jeunes de progresser dans plusieurs domaines via du co-accompagnement. Cela permet de professionnaliser les jeunes et cela me décharge d’une charge de travail et de préparation pour me concentrer sur d’autres missions. 

 

Quel est le retour sur expérience des jeunes sur ce partenariat ? 

Les jeunes apprécient la possibilité d’échanger directement avec les professionnels, de s’entraîner de manière filmée.
Ils aiment aussi avoir plusieurs avis (le mien et celui du professionnel) 


Y a-t-il une volonté de multiplier ce type de partenariat ?  

Oui, bien évidemment, notamment dans la création des CV, la rédaction des lettres de motivations et la maîtrise des tâches administratives 


La Cérémonie des Voeux de l'ANPSS 🎉

🎙 "C'est une première victoire concernant la maturité en France sur l'utilité professionnelle et sociale du sport" 🎙 - Stéphane VIRY - Co-président de l'ANPSS et député des Vosges.

🎙 "Le sport est la meilleure école pour progresser et vivre ensemble" 🎙 brigitte Deydier - Co-présidente et ancienne cadre de l'Agence nationale du Sport.

L'Association Nationale de la Performance Sociale du Sport (ANPSS) a tenu sa cérémonie des vœux annuelle à l'Hôtel de la Questure de l'Assemblée Nationale, en présence de nombreux acteurs du monde du sport et de la politique.

Cet événement a permis de dresser un bilan de l'année écoulée et de rappeler l'importance de l'accompagnement des acteurs de la Performance Sociale du Sport. Les co-présidents de l'ANPSS, Stéphane VIRY et Brigitte DEYDIER, ont ouvert la cérémonie avec des discours inspirants qui ont souligné l'importance du sport dans la société française. Cette cérémonie a également été l'occasion pour les acteurs présents d'échanger et de faire connaissance autour d'un cocktail dînatoire.

L'ANPSS a pour mission d'aider et d'accompagner les acteurs de la Performance Sociale du Sport, et cette cérémonie des voeux a permis de rappeler l'importance de cette mission. L'ANPSS est convaincue que le sport peut être un outil puissant pour améliorer la société et accompagner les acteurs du sport dans cette démarche.

En somme, cette cérémonie des vœux de l'ANPSS a été un moment fort pour la communauté du sport en France, un moment de partage, d'échange et de convivialité. Nous sommes fiers d'avoir pu partager cet événement avec et remercions toutes celles et ceux qui ont participé à cette soirée.


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L'ANPSS LANCE SA CAMPAGNE D'ADHÉSION POUR LA SAISON 2023 !

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Accompagnement : 

  • Faire le diagnostic de votre organisation et proposition d’un plan d’action pour votre association. Dans le cas d'une fédération, ce diagnostic peut se faire sur un échantillon de maximum 10 clubs affiliés.
  • Vous accompagner dans le développement ou l’essaimage de vos projets de performance sociale du sport auprès des acteurs locaux.

Porte-voix : 

  • Vous représenter et vous valoriser auprès des pouvoirs publics et lors de grands évènements.
  • Organiser des évènements pour promouvoir vos initiatives et la performance sociale du sport plus largement.
Nous comptons sur votre adhésion pour faire du sport, une solution pertinente aux enjeux de société 💪

Vous voulez rejoindre l'aventure et faire partie du réseau de la performance sociale du sport

Contactez-nous h.llorca@anpss.fr (07 68 30 70 80)