Dans le cadre du projet Inclure par le sport, l’ANPSS et les 7 fédérations (Athlétisme, Judo, clubs om) nouent des liens avec les différents acteurs de l’insertion et du sport sur l’ensemble des territoires d’intervention du projet. C’est comme cela que nous sommes entrés en contact avec Idir Habbal, Chargé de projet sport Mission locale de Paris. Il s’agit ici d’un poste innovant puisque c’est le seul qui existe. Nous nous sommes donc penchés sur le parcours d’Idir et ses missions au quotidien. 

 

Peux-tu présenter rapidement ton parcours professionnel ?  

En ce qui concerne les études, j’ai un master dans le management de projet que j’ai complété quelques années plus tard avec une formation dans l’enseignement et l’éducation.  

J’ai commencé à la mission locale de Bondy en tant que conseiller en insertion garantie jeune et référent justice en travaillant notamment en partenariat avec le SPIP et la PJJ. Je travaillais aussi sur la question du sport à Bondy.  Par la suite j’ai été chargé de développement emploi à la mission locale de Paris avant de devenir chargé de projet sport en novembre 2022. 

C’est ma double casquette de management de projet et enseignement qui m’a conduit vers la gestion de projet dans le secteur de l’insertion et la jeunesse.  

 

Quel est ton poste actuel et quelles sont tes missions au quotidien ? 

 Je m’occupe du pilotage et du suivi des actions autour du sport déployées sur le territoire parisien. Il existe une multitude de dispositifs orientés « sport-insertion » (en tous genres) à Paris et l’idée est d’avoir un référent sur cette thématique qui puisse ensuite assurer le lien avec les différentes antennes et les différents services de la mission locale.  

 On parle de sport à 360 degrés : emploi, insertion social, bien-être, citoyenneté, accessibilité, mixité, cohésion sociale, liens avec le PRIJ (Plan régional d’insertion pour la jeunesse), le CEJ (Contrat d’engagement jeune)… 

 On travaille également sur la sensibilisation aux métiers et formations du sport, sur les métiers en tension mobilisés par les grands évènements sportifs (Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et Coupe du monde de Rugby 2023) et sur les nouvelles modalités de recrutement (les sportskills : savoir-être du sport transférables au monde de l’entreprise). 

L’enjeu est de promouvoir le sport comme levier d’insertion sous toutes ses formes.  

 

Quels sont les partenaires avec lesquels la mission locale travaille sur le volet sport ? 

On travaille avec de nombreux partenaires. On a par exemple collaboré avec l’association Humanitaria sur la réponse d’un appel à projets du FIPD (Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance) fin décembre 2022. Nous avons également des liens avec l’association Action prévention sport (membre de l’ANPSS), la Ligue IDF de Rugby sur du job dating notamment avec le dispositif « Du stade vers l’emploi » ou encore avec la Fédération Française de Voile (membre de l’ANPSS). 

Nous sommes aussi en partenariat avec Pass’sport pour l’emploi et Shizen-Sport-truck sur le  projet « Ose le sprint », lauréat du PIC 100% inclusion. 

 

Pour toi, quelle est la plus-value du sport pour l’insertion (sociale et professionnelle) d’un jeune public ? 

 Pour le public, faire de l’insertion professionnelle par le sport c’est avant tout faire un travail sur l’estime de soi et la confiance en soi. Le sport aide les pratiquants à retrouver confiance en leur capacité à agir grâce au dépassement de soi et cette dynamique a des externalités positives sur la vie globale de la personne : les démarches (administratives, de formation, de recherche d’emploi), se réapproprier son corps, retrouver de la mobilité, se sociabiliser…  

 

Comment vois-tu le déploiement d’un programme comme Inclure par le sport et quelles sont, pour toi les synergies possibles entre la mission locale et les clubs de sport ? 

 La synergie des différents acteurs permet un accompagnement global du public, c’est que du plus. Il n’y a pas de concurrence entre les acteurs et les différentes dispositifs. La pluralité des actions entraîne un co-accompagnement et une diversité des propositions. Le conseiller de la Mission Locale travaille sur d’autres volets que le coach d’insertion par le sport, il ne peut pas aller faire des séances de sport avec le jeune par exemple mais a d’autres leviers que n’ont pas nécessairement les coachs. Ces acteurs sont donc complémentaires.