Nordine Oubaali, boxeur professionnel et champion du monde, rejoint l’Élan sportif

Le boxeur professionnel et champion du monde Nordine Oubaali a rejoint le 17 octobre l’Élan sportif à Mulhouse. Le champion partage en effet la vision de l’association, axée sur l’éducation et l’insertion par le sport. Il a ainsi déclaré : « en venant ici à plusieurs occasions, il me semblait évident de signer à l’Élan sportif et d’y prendre ma licence. Nous avons le même message à faire passer l’éducation par le sport et le sport bien-être. C’est une véritable mission que de ramener les jeunes un peu perdus dans un cadre. Mais c’est surtout un challenge que de leur redonner l’envie de se battre dans le sport et à travers le sport. »

Lui-même se considère comme un exemple de ce que le sport peut apporter : « La boxe m’a permis de me construire et de grandir, de prendre confiance en moi, de porter des valeurs nobles, d’accepter les échecs et de vivre les victoires, mais surtout de croire que tous les rêves sont possibles. Il faut du temps pour cela. »

 


Les membres de l’ANPSS rassemblés à Arras pour définir les objectifs et missions de l’association

Ce samedi 5 septembre, les membres de l’ANPSS se sont réunis pour la première fois à l’occasion d’un séminaire de travail organisé dans la ville d’Arras. Le maire de la ville, Frédéric Leturque, a pu leur présenter l’action innovante de la municipalité en matière d’insertion par le sport, en étant notamment la première ville à créer une délégation lui étant consacrée.

Issus des différents collèges de l’association – associations, fédérations, villes, entreprises, près de trente de ses membres étaient présents lors de cette journée de travail afin d’échanger autour du rôle et de la raison d’être de l’association, de ses missions ainsi que sur la définition de la performance sociale du sport. Plusieurs constats ont ainsi été établis :

  • Il existe un manque de reconnaissance et de visibilité de la performance sociale du sport et de la filière socio-sportive auprès des pouvoirs publics (État, collectivités) et du mouvement sportif (fédérations sportives…) ;
  • Les acteurs de la performance sociale du sport ont besoin de plus de moyens financiers afin de mener à bien leurs projets, ainsi que d’un accompagnement, d’appui et de conseils ;
  • Les projets d’insertion par le sport ont de bons résultats et devraient être essaimés afin d’atteindre plus de publics.

Face à ces constats, plusieurs objectifs et missions pour l’ANPSS ont été définis :

  • Déterminer un cadre législatif autour de la performance sociale du sport, afin qu’elle soit identifiée et prise en compte par l’ensemble des instances politiques et sportives ;
  • Créer un fonds d’impact social par le sport afin d’accompagner les acteurs dans leur développement et essaimage ;
  • Coordonner les projets d’insertion par le sport portées par des fédérations sportives ou des consortiums d’associations ;
  • Mettre en place une expérimentation dans dix villes pilotes, en mettant en réseau les acteurs locaux et en développant des projets socio-sportifs ;
  • Formaliser la filière du socio-sport, grâce à des parcours et des formations spécialisés.

La journée a également été marquée par l’intervention de Sylvie Charrière, députée de Seine-Saint-Denis et présidente du comité d’orientation et d’évaluation des Cités éducatives, qui a présenté le dispositif déjà déployé dans 80 territoires et permettant aux élus locaux, aux services de l’État et aux associations de travailler ensemble pour l’éducation et la formation des jeunes. Cette intervention a ainsi initié un échange autour du rôle que pouvaient jouer le sport ainsi que l’ANPSS dans ce projet.

Ce lundi 7 septembre, Jean Philippe Acensi, Stéphane Hengy, Brigitte Deydier, Ryadh Sallem, Catherine Arenou, membres du conseil d’administration de l’Association nationale de la   performance   sociale   du   sport,  ont   été   reçus   par   la   ministre   déléguée en charge des   Sports,   Roxana Maracineanu, et son conseiller à l’innovation et au développement, Rodolphe Legendre, afin d’échanger avec eux autour de l’avenir de l’association, de son rôle et des missions.

 


Des colos apprenantes et sportives en pleine nature avec l’Espace Satori

Dans le cadre de l’opération gouvernementale Vacances apprenantes et du dispositif Colos apprenantes, l’association Espace Satori, dirigée par Christian Le Romancer et Morgane Tousch, basée à Berné dans le Morbihan et membre de l’ANPSS, a organisé cinq séjours de cinq jours à destination des jeunes de 8 à 17 ans. Ces séjours ont lieu du 20 au 24 juillet, du 27 au 31 juillet, du 10 au 14 août, du 17 au 21 août et du 24 au 28 août. Ils permettent aux jeunes, après la période de confinement, d’avoir accès à des activités sportives et ludiques tout en renforçant leurs savoirs.

Chaque séjour rassemble une vingtaine de jeunes des jeunes de 8 à 17 ans, issus du milieu rural, de quartiers prioritaires de la politique de la ville ainsi que de l’Aide sociale à l’enfance, et permettent ainsi une très grande mixité sociale. Au cours de ces séjours en pleine nature, de nombreuses activités ont été proposées aux jeunes, à la fois sportives avec des sports de combat, des sports collectifs, de la course d’orientation ou encore du canoë kayak ; mais aussi manuelles (création de bijoux, pyrogravure) et enfin scolaires, avec des expériences sur les notions scolaires (physique, chimie, théâtre, étude du rythme musical, anglais). Ce projet s’inscrit parfaitement dans l’éthique de l’association, basée sur l’éducation globale par le sport et l’expérience.

https://www.facebook.com/EspaceSatoriChristianLeRomancer/


Deux ministres présentes à l’étape mulhousienne de l’Équipe de France Espoirs

À l’occasion de la quatrième étape de la tournée « Équipe de France Espoirs », Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports et Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’Insertion ont exprimé leur soutien aux projets d’insertion et d’éducation par le sport portés par des associations membres de l’ANPSS et réaffirmé le rôle central que peut jouer le sport dans l’insertion des jeunes.

Organisé par l’APELS et l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité, avec le soutien de l’Agence nationale du Sport, de l’Agence nationale de la cohésion des territoires et de Pôle Emploi, ce tour de France pour l’emploi des jeunes par le sport proposera dans plusieurs villes, sur une journée, un dispositif permettant aux jeunes d’identifier leurs qualités à travers la pratique sportive lors de séances organisées avec des éducateurs, puis, dans un second temps, d’être mis en relation avec des entreprises locales, Pôle emploi et les missions locales.

Après Troyes, Torcy et Roubaix, Mulhouse a accueilli la quatrième étape de cet évènement le lundi 20 juillet, autour de l’association Élan sportif. Deux ministres avaient fait le déplacement : Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports, et Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’Insertion. Toutes deux ont échangé avec les jeunes, les éducateurs et les partenaires de l’opération, et réaffirmé le rôle central que peut jouer le sport dans l’insertion socio-professionnelle des jeunes.

https://twitter.com/RoxaMaracineanu/status/1285142427175616514?s=20

https://twitter.com/KlinkertBrigitt/status/1285155686683475968?s=20


Tribune : Reconstruire le sport par un grand plan pour la jeunesse

Reconstruire le sport par un grand plan pour la jeunesse

La crise sanitaire place le sport amateur dans une situation pleine d’incertitude, qui peut menacer l’avenir de ces pratiques et dans laquelle le nombre de licenciés risque de chuter fortement. La crise a fait apparaitre les faibles ressources dans des secteurs prioritaires comme la santé, l’accompagnement des publics fragilisés, et le soutien à la jeunesse où le sport est en première ligne.

À quelques jours des élections municipales, les maires sont quasi unanimes sur les bienfaits des pratiques du sport amateur sur la formation des jeunes. En effet, le sport est bien plus qu’un espace de compétition, c’est avant tout un acteur majeur de l’éducation des jeunes des territoires ruraux et urbains. Le sport développe des savoir-être indispensables de la vie des personnes, comme le fait de savoir vivre avec des personnes différentes de soi, ce qui peut protéger contre le racisme, de créer du lien collectif avec d’autres personnes, ou encore de savoir se fixer des objectifs. Oui, le sport ne sert pas qu’à faire des champions, il peut demain être un espace de recrutement hors norme pour les entreprises françaises.

Hélas, depuis plusieurs décennies, le sport amateur connait des difficultés considérables : baisse significative des emplois aidés en 2017 (plus de 50 000 emplois disparus dans le sport amateur), fragilité et précarité des emplois d’éducateur sportif notamment dans les territoires difficiles (urbains et ruraux), faible reconnaissance des acteurs de l’ombre fortement engagés (éducateurs et bénévoles), renvoi d’une partie de la taxe Buffet dans les caisses de Bercy, éloignement du sport professionnel et des pratiques amateur….

Un grand projet populaire pour la jeunesse par le sport.

Les principaux acteurs du sport (villes, fédérations, associations, entreprises) ont souhaité se regrouper pour lancer l’association nationale de la performance sociale du sport*, avec le soutien actif de la ministre des Sports et de l’Agence nationale du sport ; avec pour dessein de créer une grande dynamique d’inclusion des jeunes par le sport et ainsi donner une vision nouvelle aux pratiques sportives.

Les pratiques sportives amateurs sont des plus innovantes dans le pays. La Fédération Française de Voile lance par exemple un programme inédit d’insertion des jeunes dans les clubs de voile et dans l’industrie nautique. Quatre acteurs associatifs à Mulhouse, Strasbourg, Torcy et Roubaix développeront des parcours pour des jeunes sortis du système scolaire prématurément pour les accompagner vers l’emploi. Ces deux projets sont lauréats du plan d’investissements des compétences lancé par le ministère du Travail où plus de 20 millions d’euros sont investis dans des projets qui reconnaissent la capacité du sport à insérer des jeunes faiblement diplômés. Le ministère de la Ville a lui aussi financé massivement de nombreux projets locaux d’éducation et d’insertion des
jeunes dans les quartiers prioritaires.

C’est sans doute sur la formation et les nouveaux métiers que le potentiel est le plus important, et notamment dans la formation de l’élite du sport de demain par l’apprentissage. La récente réforme de l’apprentissage a ainsi permis au Comité d’Organisation de la Coupe du monde de rugby 2023 de créer son propre Centre de Formation des Apprentis. Dès septembre, il permettra le recrutement de 2023 jeunes âgés de 18 à 29 ans qui obtiendront à l’issue d’une formation pratique et théorique un diplôme de niveau BAC, BAC+3 ou BAC+5. Durant leur cursus, ils aideront les clubs amateurs de rugby mais aussi d’autres sports à se structurer. Leur expérience se conclura par la participation à la livraison du 3e événement sportif mondial qu’est la Coupe du monde de rugby.

Des programmes comme celui de l’Agence pour l’éducation par le sport, qui vient d’insérer plus de 300 jeunes dans les secteurs bancaire et de la santé, témoignent là aussi d’un potentiel important des pratiques sportives dans l’inclusion.

Cette grande dynamique nationale que nous mettons en place doit prendre ancrage sur les territoires avec les élus, les associations mais aussi les entreprises, qui dans le cadre de la RSE pourront demain soutenir plus fortement les clubs locaux. Ces derniers sont en capacité de jouer un rôle important dans le repérage des jeunes et dans l’accompagnement dans l’entreprise.

Pour un plan pour la jeunesse par le sport

Afin de s’engager collectivement dans un grand plan pour la jeunesse, plusieurs propositions sont à mettre en œuvre autour d’un pacte de la performance sociale du sport, qui sera présenté à la mi-juillet :

  • Les villes doivent s’engager sur la prochaine mandature en identifiant demain des services d’insertion par le sport, afin de mieux soutenir les clubs qui s’engagent dans ces projets innovants et dans le but de modifier les ressources des clubs en leur permettant de devenir des acteurs de l’économie sociale et solidaire et de moins dépendre des finances publiques. De nombreuses villes ont déjà commencé, à Roubaix, Arras, Hérouville-Saint-Clair, Chanteloup-les-Vignes, Montceau-les-Mines, Calais, Allonnes….
  • Les grands évènements sportifs français, comme le Tour de France, Roland Garros, ou encore les championnats de football ou de rugby professionnels, doivent innover et soutenir plus largement les pratiques amateurs à l’instar de la coupe du monde de rugby, qui va embaucher 2023 apprentis et les former pour diriger demain les clubs sportifs.
  • Les fédérations sportives doivent s’engager demain pour des plans de performance sociale en lien avec leurs clubs, où le potentiel est considérable. Le projet de la fédération française de voile « La mer est à vous » à destination des jeunes sans diplômes fera date pour d’autres fédérations.
  • Enfin, la performance sociale du sport doit se doter d’un outil ambitieux, le premier « fonds d’innovation sociale par le sport » pour accompagner localement les 100 bonnes pratiques sur ce sujet. L’ensemble des acteurs du monde sportif et économique sera mobilisé pour abonder ce fonds qui fera évoluer les bons projets.

*Le 10 juin l’association nationale de la performance sociale du sport est créée. Elle mobilise les acteurs fédéraux, les villes, les entreprises et les associations souhaitant créer une grande dynamique collective autour de l’inclusion et de l’éducation des jeunes par le sport.

Liste des signataires.
Jean-Philippe Acensi, président de l’APELS ; Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-Vignes, première vice-présidente de la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise, vice-présidente du conseil départemental des Yvelines ; Claude Atcher, directeur général de la Coupe du Monde de Rugby France 2023 ; Nadia Bellaoui, secrétaire générale de la Ligue de l’enseignement ; Thomas Collet, membre du comité exécutif du CJD France ; Brigitte Deydier, cadre à l'Agence nationale du Sport ; Yves Grognou, directeur de l’Addap 13 ; Nicolas Hénard, président de la Fédération Française de Voile ; Stéphane Hengy, directeur de l’Élan sportif ; Nathalie Huet, membre du Conseil d’Administration de la Fédération Française de Badminton ; Marie Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines, membre du comité directeur de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité ; Didier Leprince, maire de Fontvannes, conseiller départemental de l’Aube, conseiller communautaire de Troyes Champagne Métropole, membre du comité directeur de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité ; Véronique Moreira, présidente de l’USEP ; Jérome Saddier, vice-président délégué du Crédit coopératif, président d’ESS France, président de l’Avise ; Ryadh Sallem, fondateur et délégué général de CAPSAAA ; Éric Sanchez, directeur valorisation et initiatives sociales chez AG2R LA MONDIALE ; Jean-Pierre Siutat, président de la Fédération Française de Basketball ; Christian Valette, directeur général du Crédit agricole Nord de France ; Nicolas Verdon, délégué général de la Fédération Nationale Profession Sport et Loisirs.


Interview de Jean-Philippe Acensi, président de l’ANPSS

Comment est née cette association ? Qu’est-ce qui a motivé sa création ?

L’idée de départ a été de dire qu’il faut fédérer les acteurs qui s’engagent dans des actions d’insertion par le sport pour donner une autre dimension à ce champ d’activité. Nous avons réuni tous les acteurs concernés par la problématique (villes, fédérations, entreprises et associations) pour créer un espace de dialogue nouveau qui n’existe nulle part sur ce sujet pourtant crucial. Nous souhaitons porter collectivement une grande ambition pour la jeunesse par le sport à travers des actions fortes qui seront annoncées prochainement. Le sport ne sert pas qu’à faire des champions. La ministre des Sports a tout de suite
été partie prenante du projet en le jugeant prioritaire.

Qu’est-ce que la performance sociale du sport ? Quel est le constat de départ ?

J’ai passé plus de 25 ans au sein de l’Agence pour l’éducation par le sport, à valoriser des centaines d’acteurs, les pionniers de l’éducation par le sport, des acteurs de l’ombre qui réparent le pays par le sport. Par exemple, Stéphane Hengy, à Mulhouse, qui a monté le premier tiers lieux du sport et qui met en place des programmes pour la jeunesse de la ville ; ou Larbi Liferki à Roubaix, qui développe des projets pour la culture et l’insertion des jeunes via les pratiques urbaines. Le sport est pour moi l’un des champs d’innovation les plus important qui existent dans notre pays, il est innovant dans sa capacité à accompagner des jeunes dans leur parcours de vie, c’est une école magnifique sous-estimée. Le parcours sportif dans le sport amateur a une grande valeur, on apprend à se connaitre, à se fixer des objectifs, à travailler ensemble pour l’autre, à fabriquer du collectif. Mais un des gros problèmes est que ce parcours n’est pas ou peu financé ! Imaginez une école avec des professeurs bénévoles, ça ne tiendrait pas longtemps, eh bien c’est ce qui se passe dans le sport. Un club qui réunit plus de 800 adhérents est aussi important qu’un collège, il est un lieu d’apprentissage unique. Comme le dit Boris Cyrulnik, le sport amateur génère des qualités fortes, très utiles dans la vie d’adulte. Dans un autre espace, toutes les entreprises parlent du savoir être, le sport est sans doute la première école de savoir-être. Hélas, ce secteur fait face à une difficulté majeure : peu de gens connaissent les bons acteurs qui font des miracles dans nos villes. On en reste trop souvent à vanter les mérites des acteurs sans forcément les aider et les accompagner. Un des principaux défis est de faire des clubs amateurs ou des associations des acteurs de l’économie sociale et solidaire. Nous allons faire rapidement des propositions sur le sujet.

Quels sont les acteurs qui se distinguent sur la performance sociale du sport ?

Le projet du GIP 2023 qui va accueillir plus de 2 000 jeunes apprentis est très innovant dans sa capacité à profiter d’un grand évènement mondial pour insérer des jeunes, faire évoluer les clubs et créer une dynamique nouvelle. Le projet porté par 4 acteurs associatifs lauréats du PIC* (Élan sportif à Mulhouse, Parkours 59 à Roubaix, Unis vers le sport à Strasbourg, Évasion urbaine à Torcy) qui va suivre plus de 500 jeunes par an est typiquement ce que peut faire le sport en matière d’inclusion avec des éducateurs sportifs de très grande qualité. « La mer est à vous », projet porté par la Fédération Française de Voile, qui va former des jeunes sans diplômes sur des métiers de la mer sera sans doute un des grands projets portés par une fédération qui servira de modèle par la suite. Enfin, le projet porté par l’Agence pour l’éducation par le sport autour du métier de coach d’insertion des jeunes permettra à des milliers d’éducateurs de faire évoluer leur métier et d’accompagner vers l’emploi des jeunes qui en sont éloignés. Mais il y a partout en France un nombre considérable d’acteurs qui font des choses puissantes avec le sport.

Pourquoi avoir créé cette association nationale ?

Les acteurs sportifs locaux sont aujourd’hui pour beaucoup en difficulté avec peu de perspectives de changer de modèle, et le projet subventionné est de moins en moins tenable. Les éducateurs sportifs, qui sont la cheville ouvrière du club, vivent pour beaucoup dans la précarité, sans formation professionnelle, avec des salaires indignes de leur engagement, ce sont les aides-soignants du sport, qui sauvent des destins en étant eux même en galère. Il faudra complètement revoir leur modèle économique en trouvant des moyens nouveaux d’intervention. Le sport professionnel doit demain participer à ce grand projet. Il est indispensable d’agir vite en accompagnant ces acteurs de l’ombre qui s’engagent sur des enjeux prioritaires du pays comme l’insertion, la formation…. Ils n’ont pas de statuts, ils sont très mal payés, leur formation professionnelle n’existe pas, alors que ce sont parmi les meilleurs éducateurs du monde. Il est temps de retisser un lien fort avec le monde sportif professionnel qui s’est trop éloigné de ces acteurs clefs qui représentent la base même du sport. Par exemple, les champions pourraient être plus présents au côté des éducateurs, certains pourrait développer de grands programmes pour la jeunesse. Tout est à créer, tout est à écrire, ce qui ne s’écrit pas a peu de chance de se réaliser. Il y a aujourd’hui des opportunités importantes sur ce secteur, 20 millions d’euros viennent d’être attribués par le ministère du Travail sur des projets avec la Fédération Française de Voile, un consortium d’acteurs associatifs. La coupe du monde de rugby vient de lancer le projet « 2023 apprentis ». Le champ est ouvert, mais il faut maintenant un très gros travail.

Quels seront les premières missions de l’association ?

L’association vient d’être lancée, il faut créer une ambiance avec des gens engagés et motivés. Nous allons élargir le cercle des acteurs, lancer très rapidement un appel aux villes, entreprises, associations et fédérations, mais nous avons déjà beaucoup de demande. Nous allons également poursuivre le Tour de France de la performance sociale, dont la première étape a eu lieu à Roubaix en septembre. Cet été, nous réunirons une centaine d’acteurs pour définir la feuille de route de notre projet. Mais attendez-vous à des projets très ambitieux dans leur forme, et surtout pour construire un grand programme de la performance sociale du sport dans notre pays. On ne peut plus mégoter quand on parle d’éducation et d’insertions des jeunes.


Webinaire : découvrez les acteurs de la performance sociale du sport

Le 3 juin 2020, un webinaire a réuni différents acteurs qui œuvrent pour l'inclusion des jeunes avec l'association Elan sportif, association d'éducation par le sport à Mulhouse.
Acteurs associatifs, élus locaux, chefs d’entreprises, recruteurs et jeunes sportifs ont pu échanger autour de ces projets d’éducation et d’insertion par le sport les réponses que ceux- ci apportent à de nombreux enjeux de société.

Vous pouvez retrouver ce webinaire en replay sur
https://www.besport.com/event/5144223?tab=0&instance=4234320


Quatre associations membres de l’ANPSS lauréates du plan d’investissement dans les compétences

Piloté par le ministère du Travail, le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) vise à former des jeunes et demandeurs d’emploi afin de leur permettre leur insertion socio-professionnelle. Il vient de récompenser le programme national TRAJECTOIRES, mis en œuvre par quatre associations pionnières de l’ANPSS (Elan sportif à Mulhouse, Parkour 59 à Roubaix, Unis vers le sport à Strasbourg, et Evasion Urbaine à Torcy).

Le programme TRAJECTOIRES vise à l’insertion socio-professionnelle des jeunes en situation de décrochage scolaire, professionnel et social, via des parcours de remobilisation et d’insertion socio-professionnelle ayant le sport comme levier d’action. Repérés via des animations de proximité dans l’espace public, ces jeunes seront accompagnés et bénéficieront d’un suivi individuel renforcé et de solutions concrètes de retour en formation et à l’emploi.

Ce programme sera réalisé en lien avec des partenaires locaux, tels que le Service public de l’emploi local, ainsi qu’avec le monde économique grâce à l’action d’entreprises sensibilisées au projet. Les jeunes accompagnés seront mis en relation directe avec le monde de l’entreprise, via des visites ou encore des stages de découverte et des entretiens d’embauche. Avec ce projet, c’est donc un véritable écosystème qui est mis en place, avec la mobilisation de multiples acteurs au service de la performance sociale.

À terme, les finalités du programme TRAJECTOIRES, qui a pour objectif l’accompagnement d’environ 80 jeunes sur ses quatre territoires d’implantation, sont les suivantes :

  •  Structurer, consolider et développer les actions locales existantes qui apportent des réponses concrètes et efficaces à l’insertion des publics les plus en difficulté ;
  •  Renforcer les écosystèmes locaux au service de l’inclusion par le sport, avec une place centrale donnée à l’entreprise pour dynamiser les parcours ;
  •  Placer le sport comme dénominateur commun et l’outil central au service de l’insertion des jeunes ;
  • Ancrer ces expérimentations locales dans les territoires ;
  • Modéliser et capitaliser les acquis des expérimentations et construire les conditions de réussite de leur essaimage.


Lancement de l’association nationale de la performance sociale du sport

Un an après le lancement des travaux, l’association nationale de la performance sociale du sport a été officiellement lancée le 3 juin dernier, à l’initiative du ministère des Sports et de l’Agence nationale du Sport.

Présidents de fédérations, maires, acteurs associatifs engagés, entreprises motivées, ministèrs des Sports, de la Ville et de l’Emploi ont souhaité s’engager fortement et rejoindre l’association. Cette structure nationale inédite porte un défi majeur : faire reconnaitre le monde sportif comme un acteur pertinent et efficace de l’inclusion des jeunes et ainsi construire une véritable filière de la performance sociale du sport. L’association de la performance sociale du sport sera un espace d’échange ouvert et bienveillant mais surtout d’actions concrètes au service d’actions innovantes. Dès le mois de septembre, elle réunira une centaine d’associations autour des bonnes pratiques de la performance sociale du sport.

L’innovation dont fait preuve le sport amateur est unanimement reconnue. Pourtant, elle a besoin de continuer à se doter d’outils de développement, d’essaimage et d’accompagnement pour amplifier son action au bénéfice de l’inclusion par le sport. À titre d’exemple, plusieurs grands projets d’inclusion par le sport (portés par la Fédération Française de Voile, un consortium de 4 acteurs associatifs, l’APELS…) viennent d’être financés par le plan d’investissement des compétences (plus de 20 millions d’euros).

Cette performance sociale du sport s’inscrit dans un nouvel écosystème. Les villes françaises, principales sources de financement de ces projets (un tiers des budgets du sport), ne s’y trompent pas : elles sont les premières à innover en mettant en place de nouveaux services de sport insertion, elles seront au cœur même de notre projet. Les fédérations sportives ont un poids majeur dans le sport français, elles prennent de plus en plus conscience de leur intérêt à innover. Les entreprises aussi sont conscientes que le sport peut, par exemple, devenir un outil de recrutement et une source de compétences fortes pour se développer.

L’association nationale de la performance sociale du sport vous donne rendez-vous à la rentrée pour présenter les grandes innovations sociales du sport en lien avec leurs territoires et les acteurs économiques qui soutiendront cette démarche.

« Le sport est créateur de passions, d’émotions et aussi créateur de richesses humaines. Parce que la pratique du sport développe des compétences sociales, participe à l’insertion ou donne des perspectives de qualifications et d’emploi, le sport est générateur de performance sociale. Je suis tout particulièrement attachée à cette facette du sport qui construit des individus, qui aide à trouver sa place. Ce fut mon cas. Depuis des années, les acteurs associatifs, pionniers de la performance sociale œuvrent à l’insertion par le sport. Faire société constituera un enjeu post-covid et le sport doit prendre sa part pour lutter encore plus contre les inégalités sociales, pour aider à recréer du lien. La constitution d’une association nationale est une étape importante pour la reconnaissance, la structuration et le développement de la performance sociale par le sport. Aujourd’hui, les pionniers sociaux-sportifs et les fédérations unissent leurs forces. C’est une association que j’appelais de mes vœux. Parce qu’on est plus fort à plusieurs. Je me réjouis de la constitution d’une telle équipe et vous assure de mon plein soutien. »

Roxana Maracineanu, ministre des Sports