La redéfinition des QPV

Le contexte de la politique de la ville en France

Le contexte de la politique de la ville en France est profondément marqué par la volonté de l’État de lutter contre les inégalités territoriales et sociales. Initiée dans les années 1980, cette politique vise à améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés, caractérisés par une concentration de difficultés économiques, sociales, et urbaines. La politique de la ville a évolué au fil des décennies pour s’adapter aux besoins changeants des communautés locales et aux transformations urbaines. En 2023 et 2024, elle fait face à de nouveaux défis, notamment liés à la redéfinition des zones de quartier politique de la ville, dans le but de mieux cibler les interventions et de favoriser un développement durable et inclusif. 

La nécessité de la réorganisation des zones de quartier prioritaire de la politique de la ville

La réorganisation des zones de quartier prioritaire de la politique de la ville en France en 2023 et 2024 s’avère indispensable en raison de plusieurs enjeux cruciaux. Tout d’abord, les évolutions démographiques, économiques et sociales des quartiers ont rendu obsolètes certaines anciennes délimitations. Ensuite, la politique de la ville doit s’adapter à de nouveaux défis tels que la précarité croissante, la mixité sociale, et la revitalisation économique. La réorganisation permettra de mieux aligner les ressources et les interventions sur les besoins spécifiques de chaque territoire, permettant ainsi une efficacité accrue et un impact positif plus significatif pour les habitants des quartiers en difficulté.

Les acteurs impliqués dans cette réorganisation

La réorganisation des zones de quartier prioritaire de la politique de la ville en France en 2023 et 2024 implique un éventail d’acteurs que ce soit au niveau national, régional et local. En premier lieu, le gouvernement français joue un rôle central en définissant les orientations stratégiques et en allouant les ressources financières nécessaires. Au niveau régional, les préfectures et les conseils régionaux sont chargés de coordonner les politiques de la ville, tandis que les municipalités des quartiers concernés sont des partenaires essentielles dans leur mise en œuvre. De plus, des associations locales, des organismes de logement social, des entreprises et des représentants de la société civile contribuent activement à la réflexion et à l’action dans le processus de réorganisation. Cette collaboration entre divers acteurs est cruciale pour garantir le succès de cette initiative de politique publique. Comme à Pau, chaque année des ateliers sont organisés pour travailler autour de la thématique emploi du contrat de ville.  Pour le contrat de ville 2024/2030, la participation citoyenne est importante et sera valorisée au même titre que la participation des structures (1/3 habitant.e.s, 1/3 entreprises, 1/3 Intermédiaires de l’emploi). Ghislaine PAPAREMBORDE, Coordinatrice Cité de l’Emploi de Pau chez Pau Béarn Pyrénées souligne l’importance de la participation du club de basketball de l’Elan Béarnais Pau Nord Est lors de ces temps. “L’action Trois par Toi (Inclure par le Sport) correspond aux besoins du territoire sur l’axe Sport, Jeunesse et Insertion. Le club a un prisme que nous n’avons pas sur la réalité de terrain. Effectivement, on ne dit pas la même chose à son coach qu’a son conseiller emploi. », Ghislaine PAPAREMBORDE.  

L’impact sur les contrats de ville

La redéfinition des quartiers prioritaires de la politique de la ville aura inévitablement un impact significatif sur les contrats de ville à venir. En effet, ces contrats, qui sont des outils clés de la politique de la ville, définissent les objectifs, les actions et les moyens déployés pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers prioritaires. La réorganisation des zones des quartiers prioritaires de la politique de la ville influencera directement la manière dont les ressources et les priorités seront réparties dans ces contrats. Les nouvelles zones détermineront les besoins spécifiques des quartiers et les problématiques à traiter, ce qui conduira à une adaptation des programmes d’intervention. Ainsi, la redéfinition des zones constitue une étape essentielle pour garantir que les contrats de ville à venir soient mieux ajustés aux réalités locales et qu’ils contribuent de manière plus efficace à la réduction des inégalités et à l’amélioration des conditions de vie dans les quartiers en difficulté. 

 Pour obtenir les informations sur les nouvelles zones QPV, nous vous recommandons de consulter les sources gouvernementales (site internet : Sig, préfecture, métropole, ministère…). Les zones redéfinies ne seront pas officialisées toutes en même temps, il vous faudra patienter pour certains jusqu’à la sortie officielle de l’information.  

De plus, vous pouvez contacter les acteurs locaux de vos territoires dans le but de contribuer à la réflexion autour de ce sujet, transmettre les informations que vous avez sur les quartiers mais également pour avoir des informations pouvant vous aider à répondre au contrat de ville qui ne tardera pas à sortir. 


Des entreprises à impact

« 1 Jab pour un Job », un projet collectif

Porté par POING D’1 PACTE 65, club engagé dans le programme Inclure Par le Sport à Tarbes, le projet « 1 Jab pour 1 Job » est un projet autour de l’emploi et du développement économique qui est mis en œuvre dans le cadre de la démarche expérimentale « Les cités de l’emploi ». Cette démarche est copilotée par la préfecture des Hautes Pyrénées et le GIP Politique de la ville « Tarbes Lourdes Pyrénées ».

Le club départemental des Hautes Pyrénées « des entreprises s’engagent », (animé par Aurélie Malandain de la Chambre de Commerce et de l’industrie (CCI)), est également partie prenante du projet en fédérant et en associant des entreprises locales, engagées pour « une société inclusive et un monde durable ». Ce projet s’inscrit dans le cadre du contrat de ville du grand Tarbes et Lourdes et vise à garantir aux résidents des QPV les mêmes opportunités d’insertion professionnelle grâce à un appui renforcé et sur-mesure. Des partenaires tels que Pôle emploi, la Mission Locale ou des structures de l’insertion par l’activité économique ont participé à informer les demandeurs d’emploi de la possibilité de prendre part à ces ateliers.

L’action « 1 Jab pour 1 Job » a pour objectif de faciliter la rencontre entre les entreprises qui recrutent et les demandeurs d’emploi issus des QPV tout en permettant aux uns et aux autres d’avoir un aperçu le plus clair et le plus exhaustif possible des différents participants. Plusieurs ateliers sportifs et ludiques sont programmés afin de permettre aux jeunes (dont les bénéficiaires du programme Inclure Par le Sport) de se révéler, de démontrer une attitude et des « savoirs être » compatibles avec les exigences professionnelles dans le métier qui les intéresse.

Les temps d’échanges (échanges verbaux et échanges sportifs) permettront également aux représentants des entreprises et des jeunes demandeurs d’emploi issus des QPV de briser les représentations erronées et restrictives que les uns et les autres peuvent avoir sur le monde des entreprises et les différents métiers ainsi que sur les jeunes de quartiers.

Une réponse aux problématiques des entreprises

Les entreprises ont de plus en plus de mal à recruter : mauvaise visibilité, candidature de profils peu adaptés, métiers méconnus. Les raisons sont diverses et multiples.

Concernant les jeunes, il est souvent difficile pour ceux qui sont en rupture scolaire ou professionnelle de pouvoir se projeter dans un projet professionnel, notamment par méconnaissance des possibilités mais aussi par manque de confiance en leurs compétences.

Les actions mises en place

La première rencontre a eu lieu le 19 septembre 2023, basée sur l’échange et la rencontre autour d’un atelier de boxe, l’échauffement a permis à chacun de se rencontrer. Par la suite, des jeux d’équipe ont été organisés pour créer une alchimie entre jeunes et représentants des entreprises.

La première partie des ateliers étant anonymes, cela a permis de créer un environnement informel, ainsi les jeunes ont pu se « lâcher ». Le fait de ne pas s’avoir que vous parlez à la DRH d’une grande entreprise aide ! La matinée s’est poursuivie par une présentation des entreprises et des salariés, des emplois disponibles et s’est conclue par un buffet qui a permis l’échange de contact et la transmission de CV.

Des retours positifs

Les retours de chacune des parties prenantes ont été très positifs. Les entreprises se sont montrées satisfaites de la journée et d’avoir eu la possibilité d’échanger avec de potentiels candidats d’une manière différente.

Les jeunes étaient pour leur part ravis de pouvoir être eux-mêmes et de discuter avec des professionnels de leur métier et des possibilités d’embauche au sein de leurs entreprises, le tout sans la pression habituelle des entretiens d’embauches que l’on connait. Plusieurs contacts ont été pris de part et d’autre et un entretien entre un candidat et une entreprise est déjà prévu pour un poste à pourvoir !

Et maintenant ?

Un 2ème round  eu lieu le 17 octobre 2023. Cette nouvelle session était l’occasion de renouveler un « Poing de rencontre » entre des jeunes et des entreprises. L’objectif de cette deuxième matinée est de permettre aux jeunes demandeurs d’emploi d’identifier et de mettre en valeur leurs compétences transversales et aux responsables d’entreprises de déceler à travers des défis sportifs les savoirs-être transférables en entreprise. Pour conclure cette matinée, un temps était consacré à la prise de contact.


La force du dévouement local

Le Club Omnisport de l’US Grigny prend une place importante dans la vie quotidienne des habitants de la ville. Il s’appuie sur une présence importante sur l’ensemble de la ville grâce à un grand nombre d’activités sportives différentes, et surtout une politique sportive mettant sur un pied d’égalité performance sportive et performance sociale par le sport. Les professionnels interviennent au sein des équipements sportifs et également dans les quartiers et en pieds d’immeubles afin d’animer les territoires quotidiennement et ainsi transmettre les valeurs du sport. 

Dans une ville comme Grigny, touchée par les réalités des Quartiers prioritaires de la Politiques de la Ville (QPV), le club, soutenu par la Mairie, utilise le sport comme un moyen d’entraide, d’insertion sociale et de rencontre. Il apparaît comme un ascenseur social pour aider les jeunes à atteindre leurs objectifs personnels et leur projet professionnel, et surtout pour leur donner accès à de nouvelles opportunités, notamment grâce au programme Inclure Par le Sport. 

Au-delà de l'animateur sportif comme on l'entend

Dans tous projets socio-sportifs, il y a des professionnels et/ou des bénévoles qui œuvrent au quotidien pour qu’ils soient menés à bien. Ce sont des personnes qui n’ont pas qu’un rôle d’animateur ou de coach comme on l’imagine, cela va bien au-delà. Ces acteurs maîtrisent les sujets autour des pratiques sportives, de l’insertion sociale, professionnelle, le contexte locale… Ce sont des acteurs qui ont une vision d’ensemble sur tous les secteurs qui composent la performance sociale du sport. Dans le club de l’US Grigny, un de ces acteurs est Aziz N’DIAYE, le coach d’insertion par le sport (CIS) qui est à la manœuvre du programme Inclure Par le Sport sur son territoire. Aziz a grandi à Grigny et en plus d’être le CIS du programme porté par l’ANPSS et les 7 fédérations Sportives dont la FFCO (la fédération auquel le club est affilié), il est également coach de l’équipe de football sénior du club. Cela contribue à faire de lui une personnalité que les jeunes et les moins jeunes connaissent et reconnaissent, et surtout en qui ils ont confiance.  

L’animateur sportif joue un rôle de conseiller, de mentor, de modèle, mais aussi d’entraîneur que ce soit dans le sport ou dans la réalisation des projets professionnels.

Bien plus que du sport

À l’heure où les vertus du sport sont mises en avant avec l’arrivé des JOP en France, tant pour l’aspect santé que social, le projet permet d’aller au-delà avec un programme pluridisciplinaire. Les jeunes suivis par Aziz ont accès à un programme composé d’activités culturelles, sportives, d’ateliers de découverte des métiers, d’immersions en entreprises, de passages de diplômes et même de la plongé (une activité qui semblait inaccessible pour la plupart). Sophia, une des stagiaires, a pu grâce au programme, passer son PSC1 afin de commencer un Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique (BNSSA). Cette filière, offrant un large choix de postes en Ile-de-France, est d’ailleurs considérer comme un métier en tension depuis quelques années avec une pénurie des maitres-nageurs sauveteurs qui permettent d’assurer la sécurité des usagers des équipements aquatiques.

Ce programme est une action concrète dont les bénéficiaires ne sont pas que les jeunes de 16 à 25 ans entrant dans le programme et vivant dans les QPV à proximité du club. Effectivement, ce n’est pas anodin si ce club est soutenu par des entreprises privées et par les collectivités. Ces entités reconnaissent que les actions menées par le club ont un impact sociale et économique positif sur le territoire en touchant directement des sujets tels que le vivre ensemble, les mixités, le pouvoir d’achat, le chômage ou même la santé physique et/ou mentale.

L'impact d'Aziz sur la jeunesse locale

Aziz, à travers son rôle de coach, est conscient d’être au service du projet, mais pas seulement. Comme il le dit lui-même : « Mon rôle n’est pas de personnifier le projet en mon nom, si je pars quelqu’un d’autre prendra ma place. Et le projet doit continuer à exister de la même façon pour les jeunes, pour le club et aussi pour la ville de Grigny et ses habitants ». Il effectue sa mission humblement avec la volonté que les jeunes voient une évolution positive de leur quotidien et de leur projet professionnel après leur passage au sein d’Inclure Par le Sport. 

Nous avons tous un ou plusieurs coachs, agents de développement, bénévoles comme Aziz autour de nous et nous les remercions pour leur travail effectué au quotidien. 


L’ANPSS nommée aux Awards de l’inclusion économique !

La fondation Mozaïk a décidé de nommer l’ANPSS pour leurs Awards de l’inclusion économique. Présente sur une dizaine de territoires via notamment le consortium des 7 fédérations sportives avec le programme Inclure Par le Sport, nous avons touché plus de 500 jeunes en moins de deux ans à travers nos différents programmes. Une force d’accompagnement que la fondation MozaÏk a voulu valoriser en nommant l’ANPSS dans la catégorie “Diversité et Inclusion, Association & recrutement inclusif”.

Grâce à l’action des 25 clubs impliqués sur le programme, ces jeunes âgés de 16 à 25 ans ont été remobilisés et ont pu trouver un emploi ou une formation.

Pour récompenser l’action de tous les acteurs de nos programmes et pour aider au développement de la performance sociale par le sport, nous vous invitons à voter pour nous jusqu’au 31 octobre 2023 en cliquant ici.


Les dojos de l’insertion

En 2021, la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées a lancé un vaste programme social et solidaire. Grâce notamment aux bailleurs sociaux, elle espère « rendre le sport accessible au plus grand nombre ». Ce programme est financé à 80% par l’ANS et à 20% par la fédération et la première partie du déploiement du programme correspond à la période 2021/2024. A l’heure actuelle, ce sont déjà 200 dojos solidaires qui ont vu le jour ou qui sont en cours de réalisation.

Pour mieux comprendre comment se déroule le projet et quel est l’impact attendu, nous avons eu la chance d’échanger avec Sylvain Havez, Directeur du programme des 1000 dojos au sein du Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques.

1 000 dojos mais pas n’importe où

Durant la période du Covid ce sont près de 1 000 clubs de judo qui ont disparu. L’idée mise en avant par le président de la fédération, Stéphane Nomis, à l’époque pour promouvoir le projet était la création de lieux permettant de créer de nouveaux clubs, notamment dans les zones où les infrastructures manquent cruellement.

Les dojos seront implantés dans les territoires carencés (QPV, ZRR…) avec pour objectif la création d’un tiers lieu sociaux éducatifs. La première problématique qui s’est alors posée est l’identification des lieux. La priorité a donc été de cibler des établissements et des lieux désaffectés, de manière à les réhabiliter tout en limitant les frais liés à la création des dojos.

 

Les avantages de la réhabilitation de ces lieux

Dans un souci de faciliter l’ensemble des déplacements des familles, 40% du programme est mis en place dans les écoles. Cela permet d’enchainer directement les heures de cours par de la pratique sportive. Cela crée aussi un lien entre école et pratique sportive, objectif avoué du Comité d’organisation de Paris 2024 et de l’Agence Nationale du Sport.

Cette porosité facilite aussi le travail contre les stéréotypes de genre mis en place directement au sein des écoles. La mixité étant plus facile à mettre en place au sein des établissements scolaires que dans les clubs de sport.

Dernier axe et non des moindres : l’optimisation des espaces. Les dojos sont installés dans des lieux déjà aménagé pour recevoir du public permettant de ne réaliser que des travaux minimes comme l’électricité, l’isolation, le chauffage, etc… Autant d’équipements qui permettent de limiter les coûts de transformation. Cela permet d’avoir un coût moyen d’aménagement de 50 000 euros.

L’impact socio-sportif

Dans la continuité de l’implantation, il y aussi une volonté de travailler autour de la méthode éducative. Le dojo permet la pratique sportive du judo mais il a aussi vocation de transformer les politiques d’inclusions des clubs de sport. Les clubs vont mettre l’accent sur différents types de publics en fonction des besoins des populations locales : sport sénior, sport santé, intergénérationnel.  L’offre est adaptée aux contextes des territoires, s’éloignant de l’aspect uniquement sportif.

Un premier rapport concernant le nombre de dojos implantés, les lieux d’implantations, les répercussions, les montants financés et bien d’autres informations sera publié en décembre. L’occasion pour nous de de vous présenter ces résultats dans la newsletter du mois de janvier 2024 !


Un partenariat efficace entre acteurs de l'insertion

Bonjour Kevin peux-tu me faire une présentation de ton club et de ton travail pour le PIC ? 

L’Omnisport de Cenon a été créé le 14 Mai 1962, depuis la rentrée sous la saison 2022/2023, il y a actuellement 2 534 Licencié(e)s et 32 salariés(e)s.
Pour ma part, je suis missionné 32h sur le projet PIC et 3h sur l’activé judo. Pour le projet PIC, on va dire que je suis sur tous les fronts : détection des jeunes, recherche de partenariats, recherche de subventions, préparation pédagogique, sportive, le maintien entre les différents partenaires qui m’envoient des jeunes, bilan sur les jeunes...

 

Peux-tu m’expliquer comment es-tu entré en contact avec les médiateurs de ville ?

Je suis rentré en contact avec les médiateurs de la ville, car on était sur une même action, salle de sport ouverte gratuitement, pour des jeunes qui ne sont pas licenciés ou affiliés à un club et aussi les jeunes qu’on appelle les invisibles. Les médiateurs étaient là pour gérer le dialogue entre les prestataires et les jeunes pour que tout se passe bien. Donc, à la suite de ça, je me suis renseigné auprès d’eux pour voir leur réelle mission à l’extérieur et ils sont là pour s’occuper de ce qui se passe dans la ville et ils sont au courant de quasiment tout.

 

Comment ont-ils réagi à ta demande ? Ne t’ont-ils pas pris pour un concurrent ? 

Ils ont hyper bien réagi à ma demande et ont vu que j’étais sérieux dans mon travail, donc le courant est bien passé et ils ont vu que j'étais là pour les jeunes et par contre eux. Il n’y a aucune concurrence entre nous, car ils sont là pour écouter les habitants de la commune et les aider dans leurs choix ou dans leurs démarches.

 

Depuis combien de temps travailles-tu avec eux et combien de jeunes t’ont-ils prescrit ? 

Je travaille avec eux depuis début janvier 2023 et ils m’ont envoyé 4 jeunes.

 

Comment cela se passe de manière opérationnelle ? Réunion régulière ? Ils t’appellent quand ils ont des jeunes ? Y a-t-il un suivi de leur part ? 

Ça se passe avec des appels téléphoniques où je leur fais un bilan chaque fin de semaine pour leur dire comment s’est passée la semaine avec le jeune et pour la détection, ils m’appellent dès qu’ils ont du monde.

 

Es-tu en contact avec les médiateurs de rue des villes aux alentours ? 

Non, je n’ai pas encore eu le temps de la faire, mais c’est le prochain objectif.

 

As-tu d’autres partenariats de ce genre avec d’autres structures ? 

Oui, j’ai d’autres partenaires, comme la mission locale, le pôle emploi...
De plus, merci au Stade Bordelais pour m’avoir aidé et conseillé sur certaines parties pour la recherche de partenariat et la détection. 


L'omnisport au profit de l'insertion sociale

Bonjour Monsieur Rio, pouvez-vous vous présenter ? 

Je m'appelle Christophe Rio. Je suis président de l'Union Sportive de Grigny depuis à peu près sept ans. Je suis aussi président de la section judo et je le pratique depuis l'âge de onze ans. 

 

Pourquoi votre club s'est engagé dans ce projet d'inclusion dans l'inclusion par le sport ? 

En fait, c'est un petit peu la continuité de ce que l'on fait depuis maintenant plusieurs années. C'est à dire qu'on est très axé sur les jeunes, sur leur évolution, sur l'éducation et sur la formation. Depuis très longtemps, on fait l'aide aux devoirs, on forme des jeunes au BPJEPS, on aide les jeunes aussi. On les prend en alternance sur divers métiers et donc aussi dans le secteur de l'inclusion. En fait, c'était la suite logique pour l'US Grigny d'investir là-dedans puisqu'on a sur Grigny, une population jeune qui est très peu diplômés. Certains ont besoin d'être aidés et de les raccrocher au système éducatif, au système professionnel. Donc c'est en fait un truc en toute logique. 

 

Le contact avec ces jeunes issus du PIC vous apporte-t-il une vision différente ? 

Oui, c'est une vision différente en fait, surtout pour les coachs. C'est de la montée en compétences des gens. Un coach aujourd'hui, un animateur sportif, son rôle c'est de faire une progression tout au long de l'année dans son sport. L'idée, c'est en effet d'avoir une progression pour le jeune et l'amener à monter sur divers niveaux. Le PIC aujourd'hui, c'est déjà quelque chose de plus restreint dans le temps parce que c'est sur six mois et il faut aller droit au cœur du sujet, c'est-à-dire aller sur les valeurs du sport. Et ça, ce n'est pas la même progression puisque c'est une progression qu'on doit faire en six mois, qui ne dépend pas d'une progression technique mais vraiment d'une progression interne. Surtout un travail qui est fait sur soi. Et donc, le travail qui est demandé aujourd'hui aux éducateurs sportifs de l'omnisport, c'est justement de changer cette façon de faire en allant directement sur les valeurs du sport. Et moi, ce que je leur demande principalement, c'est d'identifier quelles sont les principales valeurs du sport. On construit des plannings pour le projet PIC de cette manière, selon les valeurs et on fait au minimum six séances par sport. 

 

Vous avez combien de jeunes à l'heure actuelle ?  

On a fini la première session avec huit jeunes et on a réussi à en récupérer huit nouveaux. On est plutôt sur ce nombre de personnes entre huit et dix. On essaye pour l'instant d'être sur ces chiffres. 

 

Qu'apporte un club omnisport comme l'US Grigny dans la mise en place du projet ?  

Le club omnisport a cet avantage justement d'avoir plusieurs sports, ce qui signifie plusieurs valeurs. Souvent on parle des valeurs du sport en général, mais chaque sport à des valeurs principales. Et l'avantage de l'omnisport c'est qu'on peut aller puiser dans chacun de ces sports la valeur qu'on va essayer de mettre en lumière auprès des jeunes. Et derrière, en effet, on construit les séances sportives sur les valeurs qu'on a identifiées. Le plus important, c'est qu'on essaie que ces valeurs, qu'on choisies soit en rapport avec un comportement d'entreprise.  

 

Quel est votre modèle économique ? Quelles sont vos différentes aides financières ? 

On est bien sûr dans le PIC qui nous aide beaucoup concernant le financement de ce projet. Mais on a également la mairie qui nous soutient énormément. La ville de Grigny a énormément de difficultés sociales, et elle met un point d'honneur à essayer d'améliorer la vie de tous les habitants. Et nous on en profite à travers le sport, pour également aider. On a aussi des bailleurs sociaux qui nous aident beaucoup à ce niveau-là. Il y a aussi des entreprises dont les patrons sont assez sensibilisés à l'inclusion qui nous aide sur ce thème. Donc ils n'aident pas sur une section mais ils nous aident sur le thème de l'insertion et ça c'est important. On crée des liens et souvent ces entreprises d'ailleurs nous demandent s'il est possible de les recevoir en stage ou peut-être de les embaucher. Bon, c'est encore un petit peu jeune. Ca fait que huit mois maintenant mais on va essayer aussi de créer un lien entre les jeunes et les entreprises et peut-être les écoles pour ceux qui souhaitent retourner à l'école. Ils sont partis prenante dans la sortie positive du jeune.  

 

Comment avez-vous fait pour toucher ces entreprises ?  

Alors, c'est un long travail. On travaille à l'US Grigny depuis très longtemps sur les partenaires privés. Mais ce qui a vraiment changer la donne, c'est qu'aujourd'hui, comme je le disais tout à l'heure, c'est qu'on est plus sur le financement d’un maillot ou d’une équipe. Non, maintenant c’est le financement d’un projet, on est vraiment sur l'omnisport. Ce que je leur propose, c'est de financer un projet. Un véritable projet qui va amener du plus aux personnes. Et eux vont peut-être se retrouver en voyant ces personnes évoluer et en voulant les embaucher. 

 

En termes de partenaires, est-ce que le consortium d’Inclure par le Sport vous aide ? Comment ce consortium vous aide dans la réalisation de ce projet ?  

L'ANPSS et la Fédération Française des Clubs Omnisports (FFCO) sont nos principaux partenaires. C'est eux qui mènent le projet au niveau national. Nous, on est là pour le mettre en œuvre en pratique au niveau local. Le soutien de l'ANPSS et de la FFCO, de tous les services publics aussi, sont importants puisque derrière, l'association en elle-même trouve aussi beaucoup de reconnaissance. Et ça aussi, ça marche auprès des entreprises. Du coup l'association ne se retrouve plus toute seule au niveau local, mais se retrouve avec d'autres associations et puis d'autres ministères publics au niveau national. Donc c'est un vrai plus aussi pour les investisseurs.  

 

Quelles sont les difficultés rencontrées pour la mise en place du projet ?  

C'est quelque chose de nouveau pour nous. Du coup, la difficulté a été de trouver le bon profil de coach. Il a fallu sélectionner un coach d'insertion qui connaît le terrain et qu'il puisse prendre en charge ce côté sportif, mais également le côté social. Le côté appui puisque le coach est un appui pour ces jeunes et aussi qu’il connaisse le territoire. Parce que le coach a aussi cette particularité d'écouter les jeunes puisqu'ils ont des entretiens réguliers, mais également de leur trouver des solutions.  

 

Et ces solutions passent par quoi ?  

Ça passe par la connaissance du terrain, par la connaissance des associations, des organismes qui vont pouvoir aider les jeunes à résoudre leurs problèmes. Et là, j'ai un exemple qui vient en tête tout de suite. On a eu un jeune lors de la première session qui n'avait pas de carte sociale et pas de carte sociale en France, c'est très difficile. Donc le coach doit avoir cette connaissance terrain pour pouvoir aller chercher la bonne personne pour pouvoir débloquer des situations difficiles.  


La vision de la FFCO sur la performance sociale

  Lucile Lacoste revient sur l'importance de la performance sociale du sport dans la politique fédérale de la FFCO. 

Peux-tu te présenter ? 

Je suis chargée de développement à la Fédération Française des Clubs Omnisports et responsable des projets socio sportifs de la fédération.   

J'ai fait un DUT carrière sociale option animation socioculturelle puis une licence coordination projet socioculturel pour finir par me spécialiser dans le sport avec un Master STAPS  gouvernance du sport et développement territorial.  J'ai occupé plusieurs poste à la Fédération Française des Clubs Omnisport d'abord au Comité Départemental Essonne puis au Comité Régional Île-de-France et maintenant à la Fédération. 

 

Quelle est ta définition de la Performance Sociale par le Sport (PSS) ? 

La performance sociale du sport c'est se servir du sport comme outil pour inclure des personnes qui ont différentes difficultés sociales, des difficultés à s'insérer dans l’emploi et ça peut être aussi sur d’autres sujets, des personnes qui sont en grande précarité, parfois des femmes qui ont aussi des difficultés à trouver leur place dans la société, des personnes en situation de handicap….   

Cette notion de performance vient rajouter l'idée pour moi qu’il faut que les projets puissent rendre des compte et qu’il y ait une atteinte des objectifs dans les projets.  

  

Explique ton rôle au sein du programme Inclure par le Sport ? Le rôle de la Fédération ?  

Je suis la référente fédérale pour la Fédération Française des Clubs Omnisports qui a un profil un peu particulier. Contrairement aux autres fédérations, nous ne sommes pas une fédération délégataire. On n'organise pas une discipline sportive en particulier. Pour nous c'était déjà un acquis  que de mettre en place des projets socio-sportifs. C'est quelque chose que nous faisions déjà. Ce sont des projets transversaux qui vont au-delà de la pratique sportive et donc c'était intéressant aussi pour nous d'intégrer un dispositif comme celui-ci et de travailler aussi avec des fédérations qui ont d'autres profils que le nôtre.  

  

En dehors du programme Inclure par le Sport, quelles sont vos autres actions autour de la PSS ? 

En dehors du programme Inclure par le Sport, on a d'autres actions autour de la performance sociale du sport, par exemple le dispositif de sport santé. Nous avons également un dispositif concernant la place des femmes aux postes de dirigeantes ou encore un autre dispositif de lutte contre les violences infantiles… 

Et aujourd'hui, on a aussi vocation à développer des projets autour de la remobilisation par le sport et de l'insertion professionnelle par le sport en dehors d'Inclure par le Sport.  

  

Que peux-tu nous dire sur le programme Inclure par le sport ? 

Le programme Inclure Par le Sport est particulièrement intéressant pour nous. C’est une opportunité pour des clubs qui ne savent pas forcément comment démarrer sur ce genre de projet et qui n'ont pas forcément les moyens financiers et/ou humains. C’est intéressant aussi parce que c'est la première fois qu'on a des fédérations avec des profils aussi différents qui travaillent main dans la main sur un dispositif comme celui-ci qui sort un peu de leur champ professionnel traditionnel. C'est une expérience intéressante à mener et on espère qu'elle va pouvoir aboutir à une pérennisation. 

 


Le facteur de l'insertion par le sport

Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Je m'appelle Laurent, j'ai déjà quarante-quatre ans, je suis à l’Alfa Saint-Jacques depuis presque trente ans en tant que joueur. Je suis entraîneur des jeunes depuis presque autant de temps Et puis je suis très attaché à mon club et au quartier. 

 

Quel est ton parcours avant de devenir coach ?  

J'ai un parcours un peu particulier. J'étais déjà très implanté localement parce que j'étais facteur du quartier et du gymnase. Ça m'a donné une certaine implantation locale. J'ai entraîné les enfants, et j’étais aussi un facteur le matin. Ça me permet d'avoir un rapport particulier avec leurs parents, avec les grands frères, avec peut-être même les grands-parents. Et comme en plus j'ai été scolarisé dans le quartier, je croise des gens avec qui j'étais à l'école. 

 

Pourquoi ton club s'est engagé dans ce processus d'inclusion ?  

Alors nous, déjà traditionnellement on le faisait. En tant que postier à l'époque, je passais tous les jours. C'est à dire que sitôt qu'on sait que quelqu'un cherchait du travail et dès qu'il manquait quelqu'un, on savait qu'on avait un carnet d'adresses de gens qui voulaient bosser, qui cherche du boulot. Donc ce lien-là, on l'a toujours fait naturellement. En tout cas, moi, je l'ai toujours fait naturellement. Et puis forcément, c'est reproduit par les gens qui ont été embauchés par ce moyen. Mais il y a d'autres moyens de faire de l’inclusion, comme à la mairie par exemple. Et puis, il y a les jeunes qui veulent faire un peu d'animation et tout ce qui est stage de troisième par exemple. On est très sollicités par rapport à ça.  

 

Depuis quand et qu'est ce qui t'as motivé à devenir coach d'insertion par le sport?  

 Au début, c'est surtout les autres qui m'ont sollicité, ça, tu ne peux pas y échapper. J'ai fini par me laisser convaincre. D'un point de vue personnel, j'arrive à la quarantaine passée, une nouvelle aventure, une nouvelle expérience et le partage, c'est tout à fait louable. Franchement, le projet est beau et noble. Et voilà, je veux amener ma pierre à l’édifice, quitte à transmettre le flambeau au suivant. 

 

Pourquoi es-tu devenu coach de basket et en quoi cela est utile dans ce programme d'insertion ?  

Dès que j'ai eu dix-sept dix-huit ans, j'ai commencé à coacher les tout petits, j’ai cette fibre de formateur. Ça ne m'intéresse pas tellement de coacher les seniors, de coacher à haut niveau, j'ai passé seulement le diplôme pour encadrer les petits. Mais voilà, je suis dans la formation et justement l'insertion par le sport, c'est aussi une formation. Les jeunes sont un peu plus grands, mais en tout cas j'ai l'impression de ne pas avoir de mal à mettre le pied à l'étrier pour me lancer dans un boulot ou dans une nouvelle aventure, d’accompagner les jeunes dans leurs projets quel qu’il soit. Peut-être qu'un jour, un jeune va me dire : “moi mon rêve, c'est de faire le tour du monde “ et de l'aider à planifier ça. 

 

Est-ce que le basket a des spécificités particulières qui te permet de développer toutes ses volontés chez les jeunes ?  

 Moi, j'étais meneur de jeu. C'est vrai que du fait que ma taille n'est pas très grande pour un basketteur. Je n’ai pas réellement le choix, mais je l'avais en moi comme l'esprit formateur. Je l'avais en moi, donc j'ai transmis. J'ai toujours été dans la transmission en fait, c'est-à-dire mettre en place un système organisé. Mais un meneur de jeu, c'est aussi quelqu'un qui est censé être fédérateur, qui est censé être leader. C'est exactement l'impression que j’ai en passant par le sport. J'ai la chance d'avoir des jeunes qui sont demandeurs. La plupart du temps, c'est le cas. Des fois ce n'est pas le cas et il faut trouver les ficelles pour pouvoir les soutenir au mieux. Je ne sais pas, je trouve que le parallèle est assez beau par rapport à ça.  

 

Tu nous en as déjà un peu parlé des avantages, mais peut-être qu'il y en a d'autres. Quels sont les avantages que ton parcours t'a apporté pour être coach et qu'elles sont aussi les inconvénients ?  

 Alors les avantages, c'est le réseau, clairement le fait d'être implanté. Je veux dire ça a été un grand enjeu en tant qu’entraineur avec les enfants pour qu’ils se tiennent bien. Je pouvais leur dire : “Ce n'est pas grave parce que demain je suis facteur. Je sais que tu es au treizième étage, je monte au treizième, voir ton papa, ta maman et leur dire. Et c'est marrant parce que quand je croisais les parents, ils disaient ”Ça a bien marché, il ne voulait pas faire ses devoirs. Hier, je lui ai dit qu'on allait venir te voir.” Donc voilà, j'ai ça. C'est génial cette proximité qu'on a avec les parents. Voilà, donc dans le PIC, il y a un jeune qui a disparu quelques jours. Moi je connais son papa, j'ai appelé son papa, ça n'a pas de fait mal, ça ne va pas plus loin. Mais il a compris que c'était pour son bien et qu'on était tous ensemble, que ce soit le papa ou le jeune, que c'était pour lui, en fait qu'on faisait tout ça et qu'on était là.  

Les inconvénients, c’est que j'y pense en permanence : "Qu'est-ce que je pourrais faire ? Qu'est-ce que je pourrais lui dire ? Comment je pourrais motiver, où pourrais-je la mener ?" C'est ce qui fait avancer. C'est un côté très présent. Surtout moi qui travaillais à la Poste, qui avait un métier. J'arrivais à telle heure, je partais à telle heure, c'était concret. Là, c'est en permanence.  

  

Qu'est-ce que t’a apporté la formation de coach de l'inclusion par le sport ?  

Alors déjà, j'ai adoré. Pour l'anecdote, on a passé cinq jours tous ensemble, avec des histoires, des profils tellement différents entre les judokas et les basketteurs. Ça permet d'échanger des anecdotes de vie. Comment, à cinquante ans, tu te retrouves à faire coach d'insertion par le sport ? Comment un ivoirien s'est retrouvé à faire du judo dans l'Oise ? Ouais, des parcours de vie et justement des anecdotes personnelles. L'échange !  

 

Quels sont tes partenaires et comment ils t'aident dans la mise en place de ton projet ?  

 Alors c'est vrai que moi j'ai cette chance-là de jamais avoir cherché de travail. Donc je suis obligé de m'appuyer sur les professionnels de l'insertion et ont fait le tour des réseaux. Donc j'essaie d'être très proche avec les éducateurs de quartier, de la DSEA, de la mission locale. Il y a des permanences justement à la maison de quartier. Donc on a un contact permanent et on s'échange des infos. On essaye de travailler ensemble, ils sont vraiment de bons conseils. Je pense qu'on a réussi à vraiment créer un réseau sympa en pas si longtemps que ça quelque part. Ça fait trois mois qu'on a commencé et déjà je trouve que le réseau marche bien.  

 

Comment l’ANPSS t’aide dans la réalisation de ton projet ?  

 Justement, cette rencontre, c'est parfait pour moi ! Parce que pour l'instant, je suis juste dans le travail de savoir être et de prise de confiance. Maintenant, il faut qu'on passe le pas et qu'on leur trouve des vrais projets. Et là, en effet, je vais me retrouver face à mes limites et face à mes doutes. Donc j'espère bien que ceux qui ont plus d'expérience que moi, donc à l'ANPSS notamment, vont réussir à me donner des bonnes pistes. Les bonnes orientations pour le bien des jeunes.  

 

Qu'est-ce que t'apporte ce contact avec les jeunes ?  

C'est valorisant, je fais encore le parallèle avec le basket avec les jeunes que j'entraîne. Comme ça fait plus d'une dizaine d'années que j'entraîne la même catégorie. Ceux que j'ai commencé à entraîner, qui avaient moins de onze ans, maintenant ils arrivent en senior. Je trouve ça très valorisant. Quand ils se rappellent avec un peu d'insouciance ou un peu de nostalgie leurs années de poussins comme on disait dans ma génération. Et bien là, ceux que je vois évoluer, que ce soit dans les activités basket, pour ceux qui ne sont pas basketteurs ou à la muscu pour ceux qui n'étaient pas sportif. La marche qu'on a franchi en quelques semaines me paraît déjà très intéressante.  


La mission locale de Paris s'engage auprès du consortium Inclure par le Sport

Dans le cadre du projet Inclure par le sport, l’ANPSS et les 7 fédérations (Athlétisme, Judo, clubs om) nouent des liens avec les différents acteurs de l’insertion et du sport sur l’ensemble des territoires d’intervention du projet. C’est comme cela que nous sommes entrés en contact avec Idir Habbal, Chargé de projet sport Mission locale de Paris. Il s’agit ici d’un poste innovant puisque c’est le seul qui existe. Nous nous sommes donc penchés sur le parcours d’Idir et ses missions au quotidien. 

 

Peux-tu présenter rapidement ton parcours professionnel ?  

En ce qui concerne les études, j’ai un master dans le management de projet que j’ai complété quelques années plus tard avec une formation dans l’enseignement et l’éducation.  

J’ai commencé à la mission locale de Bondy en tant que conseiller en insertion garantie jeune et référent justice en travaillant notamment en partenariat avec le SPIP et la PJJ. Je travaillais aussi sur la question du sport à Bondy.  Par la suite j’ai été chargé de développement emploi à la mission locale de Paris avant de devenir chargé de projet sport en novembre 2022. 

C’est ma double casquette de management de projet et enseignement qui m’a conduit vers la gestion de projet dans le secteur de l’insertion et la jeunesse.  

 

Quel est ton poste actuel et quelles sont tes missions au quotidien ? 

 Je m'occupe du pilotage et du suivi des actions autour du sport déployées sur le territoire parisien. Il existe une multitude de dispositifs orientés « sport-insertion » (en tous genres) à Paris et l’idée est d’avoir un référent sur cette thématique qui puisse ensuite assurer le lien avec les différentes antennes et les différents services de la mission locale.  

 On parle de sport à 360 degrés : emploi, insertion social, bien-être, citoyenneté, accessibilité, mixité, cohésion sociale, liens avec le PRIJ (Plan régional d'insertion pour la jeunesse), le CEJ (Contrat d’engagement jeune)... 

 On travaille également sur la sensibilisation aux métiers et formations du sport, sur les métiers en tension mobilisés par les grands évènements sportifs (Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et Coupe du monde de Rugby 2023) et sur les nouvelles modalités de recrutement (les sportskills : savoir-être du sport transférables au monde de l’entreprise). 

L’enjeu est de promouvoir le sport comme levier d’insertion sous toutes ses formes.  

 

Quels sont les partenaires avec lesquels la mission locale travaille sur le volet sport ? 

On travaille avec de nombreux partenaires. On a par exemple collaboré avec l’association Humanitaria sur la réponse d’un appel à projets du FIPD (Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance) fin décembre 2022. Nous avons également des liens avec l’association Action prévention sport (membre de l’ANPSS), la Ligue IDF de Rugby sur du job dating notamment avec le dispositif « Du stade vers l’emploi » ou encore avec la Fédération Française de Voile (membre de l’ANPSS). 

Nous sommes aussi en partenariat avec Pass’sport pour l’emploi et Shizen-Sport-truck sur le  projet « Ose le sprint », lauréat du PIC 100% inclusion. 

 

Pour toi, quelle est la plus-value du sport pour l’insertion (sociale et professionnelle) d’un jeune public ? 

 Pour le public, faire de l’insertion professionnelle par le sport c’est avant tout faire un travail sur l’estime de soi et la confiance en soi. Le sport aide les pratiquants à retrouver confiance en leur capacité à agir grâce au dépassement de soi et cette dynamique a des externalités positives sur la vie globale de la personne : les démarches (administratives, de formation, de recherche d’emploi), se réapproprier son corps, retrouver de la mobilité, se sociabiliser...  

 

Comment vois-tu le déploiement d’un programme comme Inclure par le sport et quelles sont, pour toi les synergies possibles entre la mission locale et les clubs de sport ? 

 La synergie des différents acteurs permet un accompagnement global du public, c’est que du plus. Il n’y a pas de concurrence entre les acteurs et les différentes dispositifs. La pluralité des actions entraîne un co-accompagnement et une diversité des propositions. Le conseiller de la Mission Locale travaille sur d’autres volets que le coach d’insertion par le sport, il ne peut pas aller faire des séances de sport avec le jeune par exemple mais a d’autres leviers que n’ont pas nécessairement les coachs. Ces acteurs sont donc complémentaires.